HISTOIRE
Généralement, l'arrivée d'un enfant désiré comme je l'étais, est attendu avec impatience et souvent signe de bonheur. Ce fut exactement le cas lors de mes trois premières années dans ce monde. Mon père se nomme Mickaël Spacey. Il a toujours vécu à New York et travaillait dans une société d'immobilier avant de prendre une retraite bien méritée. Ma mère est une africaine, arrivée aux Etats-Unis en rêvant d'une vie meilleure. Elle s'appelle Raisa Diallo et a toujours travaillé dans un magasin de vêtements comme vendeuse. Avec ce que gagnait mon père, elle aurait pu rester à la maison et claquer tout le pognon mais elle a toujours refusé d'être entretenu et voulait bosser pour gagner sa vie. Je suis leur seul enfant et évidemment lorsque je suis arrivé chez moi, mes parents étaient aux anges et tellement hypnotisé par mon sourire. Mais tout à rapidement changer. Ah, si j'avais eu le caractère de mon père, tout aurait été parfait. Lui, il avait toujours tout eu, toujours réussi dans la vie et il ne voulait certainement pas que son fils soit un looser. Et moi, dans tout cela, on m'a demandé mon avis ?
Mickaël - Dominic apporte le pot d'eau s'il te plait
Dominic - Tout de suite papa
Mickaël - Et fait atten...
Trop tard. Le patriarche n'avait pas terminé sa phrase que le pot d'eau venait de s'exploser sur le sol carreler répandant ainsi le liquide transparent partout dans la cuisine. Tandis que ma mère accourait pour m'aider à ramasser et pour éviter qu'il n'y en ai trop de partout, moi, je restais là, debout, sans bouger. J'étais terrorisé par la punition qu'allait m'infliger mon père. D'ailleurs, celui-ci, toujours assis dans la salle à manger commençait à rouspéter sur mes bêtises incessantes.
Mickaël - Bordel mais, c'est pas possible ce gamin, on peut rien lui demander. Même un pot d'eau, il est pas capable de l'apporter. Qu'est ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter cela
Raisa - Allez Domi, aide moi à éponger tout cela sinon ton père va encore t'engueuler
Oh, ce n'était pas la première fois et certainement pas la dernière que mon père me traitait de la sorte, j'en avais déjà l'habitude du haut de mes trois ans. J'avais l'impression d'être une honte pour lui et que quoique je fasse, cela ne serait jamais assez bien. Heureusement, j'avais ma mère derrière moi qui faisait tout pour m'épargner, qui essayait de me convaincre que mon père m'aimait malgré ce qu'il me faisait subir et que c'était pour mon bien mais je n'y croyais pas et cela n'allait pas aller en s'améliorant.
A l'école, c'était pareil. J'ai toujours été le souffre-douleur des plus âgés. Introverti, faible, pleurnichard, trouillard, ils ne se gênaient pas pour m'en faire voir de toutes les couleurs et il ne valait mieux pas que je rentre chez moi pour me plaindre parce que mon père m'aurait envoyé directement dans ma chambre. Il aurait aimé que je sois sociable, bagarreur, le caïd de l'école mais j'en étais bien loin. J'étais aussi souvent victime de racisme mais je ne me sentais pas capable de me rebeller alors je laissais faire, me recroquevillant de plus en plus sur moi-même. Alors, lorsqu'à sept ans, je rentra chez moi, le jean troué, des égratignures sur le visage, tout parent attentif au bonheur de son fils aurait demandé ce qui s'était passé mais là, rien de tout cela.
Mickaël - Tu t'es encore fait taper dessus ? T'es vraiment qu'une chiffe molle. J'crois que mon fils sera pédé plus tard. Allez, dégage dans ta chambre et j'veux plus te voir avant le diner
Le racket dura pendant plusieurs semaines. Ils voulaient de l'argent mais pour moi, cela était inconcevable de voler mes parents alors je ne disais rien, j'encaissais les coups, persuadé que c'était la meilleure chose à faire. Mais lorsque vous entendez votre père vous dire : "Je veux plus que tu rentre à la maison dans cet état. Défend toi, fait quelque chose mais ne rentre pas comme cela" alors vous ne voyez qu'une seule solution. Cela commença par 10 dollars, puis 20 et ainsi de suite. Ils n'étaient jamais satisfait et moi, j'avais la peur au ventre à chaque fois que je fouillais dans le tiroir de mon père pour lui piquer de l'argent. Mais cela ne pouvait pas passer éternellement et évidemment, mon père découvrit le pot-aux-roses et lorsque je revins de l'école, un autre soir, un conseil de guerre se tenait dans le salon.
Raisa - Domi, viens là, il faut que l'on te parle
Mickaël - C'est toi qui m'a voler de l'argent ? Répond. Et baisse pas les yeux quand je te parle. J'en étais sûr. En plus d'être un bon à rien, tu es un voleur. File de ma vue
Evidemment, je n'avais pu répondre, je n'avais pu m'expliquer, je n'avais pu me révolter et surtout je n'avais pu éviter la gifle qui accompagna mon départ précipité en direction de ma chambre. En pleurs sur mon lit, ma mère vint me voir, bravant mon père pour comprendre ce qui m'avait poussé à faire cela. Elle me comprit tout de suite et se rendit à l'école pour en parler à la directrice et cela s'arrangea mais aux yeux de mon père, je n'étais et resterais qu'un vaurien.
A l'école comme à la maison, je restais silencieux, encaissant les remarques, les moqueries, les coups. Je pensais que mon père avait raison et qu'étais vraiment une belle merde que je méritais ce qu'il m'arrivait mais cela allait changer avec l'entrée au collège. Plus de liberté, moins de racisme et surtout l'envie de se rebeller, d'arrêter de s'écraser. En fait, c'était surtout que j'étais quelqu'un de manipulable et de très naïf et qui me laissait entrainer dans de belles merdes
William - Allez, tire une latte
Lukas - Une clope, cela ne va pas te faire de mal
Voilà comment, j'ai commencé à fumer dans le dos de mes parents pour me sentir fort.
William - Allez, on sèche le cours
Lukas - Louper le cours de littérature, cela ne va pas te faire de mal
Voilà comment, j'ai commencé à sécher dans le dos de mes parents pour me sentir fort.
William - Allez, boit un verre
Lukas - Un verre de vodka, cela ne va pas te faire de mal
Voilà comment, j'ai commencé à boire dans le dos de mes parents pour me sentir fort.
William - Allez, tire une latte
Lukas - Un joint, cela ne va pas te faire de mal
Voilà comment, j'ai commencé à fumer des joints dans le dos de mes parents pour me sentir fort.
William - Allez, prend un raïl
Lukas - Un raïl, cela ne va pas te faire de mal
Voilà comment, j'ai commencé à me droguer dans le dos de mes parents pour me sentir fort.
Même avoir la honte de ma vie, ne fit pas changer ma façon de voir les choses dans cet âge à la con, comme on dit souvent. C'était une soirée, j'avais un bu abuser sur la boisson et sur la drogue. Je ne savais plus ce que je faisais et je termina à poil à danser sur les tables devant tous les collégiens. Evidemment, je ne me souviens de rien mais on s'est bien foutu de moi après pendant plusieurs semaines mais cela ne m'a pas motivé pour arrêter.
Plus le temps passait et plus je tombais dans la décadence, persuadé que c'était le seul moyen de me sortir de la tyrannie de mon père que je haïssais de plus en plus. Mais j'étais en fait, totalement sous l'emprise de ses adolescents plus âgés que moi qui me bourraient le crâne avec des idées rebelles qui ne me correspondaient pas, mais j'étais leur ami, du moins, c'est ce que je pensais et cela me permettais de me sentir fort et par toutes ces substances illicites, d'oublier mes problèmes.
Policier - Alors raconte moi, pourquoi tu as mis le feu à cette voiture
Dominic - C'est pas moi, je vous dit
Policier - Arrête de me prendre pour un con et avoue, ce sera plus simple
Voilà comment, j'ai passé une nuit en taule à tenter de les convaincre que j'avais simplement eu la malchance d'être au mauvais endroit, au mauvais moment et que les brûleurs de voitures se nommaient William et Lukas mais ils ne voulaient rien entendre. Mon père est arrivé comme une furie, il a payé ma caution et je suis sorti. Tout le monde me regardait bizarrement dans la rue même si je fut blanchit après que les flics aient pris mes deux anciens amis en flagrant délit. Mais dans l'esprit des gens et de mon père, j'étais simplement un voleur et un brûleur de bagnoles. Je fus tout de même condamner à dix heures de travaux d'intérêt général.
Alors forcément après, on se dit qu'il est peut-être temps d'arrêter ses conneries. En fait, non, j'me suis jamais dit cela et j'y aurais même jamais pensé si David Sullivan n'étais pas entré dans ma vie et grâce à mes heures de travaux d'intérêt général où je devais aider le coach de l'équipe junior de base-ball : remplir les bouteilles, ranger le matériel, plier le tenues. Moi qui n'avais jamais penser pratiquer un sport pour ne pas subir les moqueries de mon père eut envie de saisir cette chance lorsqu'on me le proposa.
David - Viens jouer, il ma manque un joueur pour être un nombre pair
Dominic - Oh non, je sais pas jouer et je suis nul, c'est pas la peine
David - C'était pas une question alors prend la batte et met toi, là bas
Je pensais pas arriver à toucher la balle une seule fois et pourtant, je ne la manqua jamais. D'accord, j'étais encore bien loin de faire des Home-run mais j'étais loin d'être ridicule et on me proposa d'entrer dans l'équipe. Ma première fierté surtout que David devint mon mentor en quelque sorte et m'aida à relever la tête. Par la base-ball et la musculation d'abord et il m'aida ensuite à trouver un but dans ma vie.
David - Tu vas pas passer ta vie à haïr ton père et faire tout pour le faire enrager
Dominic - C'est ce que je fais de mieux
David - Pense à vivre ta vie, tu va le regretter ensuite. Tu veux faire quoi dans la vie ?
Dominic - J'ai arrêté les études, cela ne sert à rien
David - J'men fout de cela. Si tu avais un métier que tu voulais faire, qu'est ce que ce serait
Dominic - Etre enquêteur pour le FBI
David - Alors, tu vas y arriver
C'était comme cela que j'y avais balancé, parce que cela me semblait inaccessible, parce que cela serait trop beau et parce que je me foutait totalement de la gueule de David alors que lui ne cherchait qu'à m'aider. Et il allait y arriver le con qui l'aurait cru sûrement pas moi. Avec les années, il devint comme mon deuxième père. Celui qui m'aide à me construire une vie décente, à penser à moi, à vivre mes rêves et surtout à arrêter mes conneries. Je commençais à me redécouvrir. Même si je restais assez lunatique et froid d'apparence, j'étais beaucoup plus sociable, beaucoup plus ouvert et surtout je commençais à prendre confiance en moi et à me moquer totalement des critiques des autres. Je me rendis compte aussi qu'aider les autres était vraiment bien et devint beaucoup plus réfléchi. J'arrivais à beaucoup plus extérioriser mes sentiments et parvenait même à me battre lorsque cela était nécessaire, sans en abuser. J'appris à observer et à comprendre comment les gens fonctionnait mais le seul que je continuer de ne pas comprendre était mon père. Et même lorsqu'il fut sur son lit de mort après une attaque cardiaque, je continuait d'être borné et de refuser d'aller le voir.
Dominic - J'irais pas
David - Tu va y aller où j'te met un coup de pied au cul
Dominic - Pour l'entendre me dire qu'il aurait aimé avoir un enfant différent et qu'il regrette de m'avoir fait ? Très peu pour moi, vivement qu'il crève même
David - Ne parle pas comme cela de ton père et file à l'hôpital
Dominic - Rêve toujours
Mais je n'eut pas le choix et il me posa devant la porte de la chambre de mon géniteur. J'étais persuadé qu'il allait encore me jeter pleins de méchancetés à la figure et malgré mes dix-sept ans, j'avais encore peur de mon père. Je poussais la porte avec appréhension. Nous avons passer plusieurs minutes à nous observer, ne sachant pas quoi dire.
Mickaël - Approche Dominc, viens t'assoir près de moi
Sans dire un mot, je m'installais sur la chaise, ne le quittant pas des yeux, il avait l'air faible et ses jours semblaient être comptés, cela se lisait sur son visage.
Mickaël - Je suis content que tu sois venu me voir. Je ne pouvais pas partir sans te parler. Je sais que tu dois me détester. Malgré ce que j'ai toujours pu penser, j'ai été loin d'être un homme parfait, un mari parfait et un père parfait. Mais la seule chose qui m'importe, c'est toi. Je voulais te dire que je suis désolé de t'avoir traité de la sorte. Tu ne le méritais pas. Je ne voulais pas partir sans t'avoir dit que je t'aime, que je t'ai toujours aimé et que je suis fier de toi. Tu es tellement beau, tellement grand maintenant et j'aurais du le faire bien avant. Je m'excuse Nick. J'espère que tu pourra me pardonner un jour
Dominic - Papa. Je t'aime, je te pardonne
Mickaël - Merci mon garçon
Vous avez déjà entendu dans les films, le bruit que fais l'appareil lorsqu'une personne est en train de mourir. Ce cri strident, qui pourrait réveiller un troupeau d'éléphant en une demi-seconde. Et bien, c'est à peine si je m'en souviens. J'avais les yeux fixés sur mon père, touché par les paroles qu'il venait de me dire. Une larme naissa au coin de mon oeil mais je la ravala presque instantanément surtout que médecins et infirmières venaient d'entrer en trombe dans la chambre pour tenter de sauver mon père. J'eus juste le temps d'apercevoir le défibrillateur avant que la porte ne claque devant ma tête. Assis dans le couloir, j'attendis presque absent, jusqu'à ce que l'infirmière arrive et me dise que c'était fini, qu'ils n'avaient rien pu faire. Attrapant mon sac de cours, je filais en courant jusqu'à la salle de sport pour me défouler jusqu'à épuisement. Mon père m'aimait et ce con n'avait pas pu e dire avant. Maintenant, il était parti avant même qu'on ne puisse faire réellement connaissance. Mais je compris une chose essentiel qui me sert maintenant pour mon boulot, c'est que quelque soit les comportements, les motivations ou les raisonnements, l'amour tient toujours une grande place dans la vie de chacun.
J'avais vécu presque toute ma vie pensant que mon père me détestait alors qu'il voulait simplement m'endurcir, si seulement, il avait compris à temps que je n'avais pas besoin de cela, on aurait été plus heureux. Mais maintenant, au ciel, je sais qu'il veille sur moi, avec un œil de père, heureux d'avoir été pardonné par son fils avant de monter là haut. Maintenant, je veux juste réussir pour lui montrer que je vaux aussi bien que lui et qu'il soit fier de son fils.
Alors j'ai repris mes études, continuer de bosser pour réaliser mon rêve. Mais entrer au FBI, c'est pas donner à tout le monde et ce sont mes capacités physiques et de déduction qui m'ont permis de me faire une place. Cela ne fait qu'un an et demi que j'y suis rentré mais je m'y sens bien, à ma place et surtout j'ai enfin réussi à faire quelque chose de ma vie. Vous voulez en savoir plus sur moi ? Alors je suis quelqu'un qui aime venir en aide aux autres et d'ailleurs, lorsque mon job me le permet, je vais entrainer l'équipe junior de base-ball, mon boulot est devenu tout pour moi et je m'y jette corps et âme. Je prend soin de mon apparence et m'habille à la mode, surtout que je suis loin de manquer de pognon avec ce que mon père m'a laissé à moi et ma mère. Je ne suis pas un coureur de jupons mais concilier vie privée et vie professionnelle est loin d'être simple, ce qui explique que je sois toujours célibataire. Je passe mon temps libre à la salle de musculation ou alors dans la parc à lire un bon bouquin. Je ne suis pas trop fêtard mais lorsque mes amis m'y entraine, je les suis mais je ne bois jamais plus que de raison. New York ne représente rien de particulier pour moi à part la ville où j'ai toujours habiter et grandi. Autre chose ? Dites et je vous répondrais.