Chapitre soixante-trois : Tout s'écroule en une fraction de seconde

Nathan n'arrêtait pas de parler de son cadeau d'anniversaire. Le stage de foot, il n'avait que cela à la bouche et lorsqu'il était aller le chercher à l'école, Julian, l'un des amis de Nathan était venu lui demander si c'était vrai, pensant que le jeune garçon mentait sur le cadeau offert par ses parents. Quand Baptist, lui avait confirmer, la réaction de Julian avait été « oh la chance » et il avait dit à Baptist qu'il aurait adoré un cadeau comme cela pour son anniversaire et que l'homme était vraiment un papa génial. Nathan le lui avait confirmé lorsqu'il l'avait embrassé et il lui avait répété une nouvelle fois alors que Baptist déposait l'enfant chez sa mère. Le gone faisait pleins de plans et il avait des rêves pleins la tête. Son père aussi était impatient d'aller à Londres avec Simon et Ella. Revoir Loris et les enfants, ça l'enchantait et il avait hâte. Mais cela ne serait pas avant fin juillet et avant, il pouvait se passer tellement de choses. Ca évidemment, le jeune père de famille le savait mais il n'imaginait pas à quel point, il avait raison. Dans deux jours, il récupérerait Nathan qui allait encore passer des heures à lui parler du stage et d'Arsenal. D'ailleurs, il avait surpris Nathan a faire des jongles. Lorsqu'il lui avait demandé pourquoi il s’entraînait autant, il lui avait répondu qu'il voulait gagner la récompense du meilleur joueur et qu'il ferait tout pour cela. L'enfant avait bien compris que s'il y avait une occasion à saisir pour passer professionnel à Arsenal, c'était maintenant.
En attendant la tornade Nathan, Baptist profitait du calme avec Ella. Enfin calme. Avec la jeune fille tout est relatif. Elle ne sait pas rester en place et d'autant plus depuis qu'elle marche et qu'elle parle. D'ailleurs, Baptist prend du plaisir à lui apprendre pleins de mots et autant dire qu'elle est plutôt éveillé pour son âge. D'ailleurs, il était en train de lui chanter des comptines et de lui lire des histoire lorsque son téléphone sonna. Il ne connaissait pas le numéro de fixe mais reconnu bien vite le début comme celui de l'hôpital. Quelques minutes plus tard, il avait habillé Ella, il l'avait mis dans la voiture avant de conduire comme une furie jusqu'à l’hôpital. Devant la porte, Noélie l'attendait. Il déposa Ella dans ses bras avant d'entrer à l'intérieur. Plusieurs des personnes qu'il connaissait tentaient de l'appeler mais il n'entendait rien. Il savait où on mettait les gens dans le coma et il voulait juste le voir.
« Baptist »
Mais lorsque Simon l'appela, Baptist continuait son chemin mais il fallait plus pour décourager Simon. Il l'attrapa par les épaules pour le forcer à s'arrêter.
« Il est en salle d'opération, Baptist, ça sert à rien, tu peux pas y aller. Attend ici, je viendrais te chercher. »
Attendre ? Comment pouvait-il attendre alors qu'il venait d'apprendre que son fils était dans le coma ? Impossible.
« Il s'est passé quoi ?
- Demande à cet homme, c'est lui qui nous a appelé. »
Baptist découvrit alors Stefan. Il se dirigea alors vers lui pour savoir. Il en avait besoin.
« Stefan ? Il s'est passé quoi ? Un accident de voiture ? Une chute ?
- Nathan a eu une altercation, après son cours de self défense. Avec des gosses de son école…
- Attend, tu veux dire que c'est toi qui lui donne des cours ?
- Oui. »
Ah ben oui, Stefan. C'était bizarre mais il n'avait absolument pas penser à lui lorsque Maddie lui avait donner le nom du professeur de Nathan. En même temps, c'était normal que cela n'est pas fait tilt dans la tête de Baptist parce qu'il n'avait vu Stefan qu'une fois ou deux. Ils avaient partagé un petit footing autour du village et ils en avaient profité pour discuter un peu mais ils étaient à peine des connaissances. Mais maintenant qu'il le voyait, il s'en voulait presque de ne pas avoir pensé à lui. D'ailleurs, le tutoiement était venu presque naturellement. C'est comme cela chez Baptist lorsqu'il est dans un moment de panique, il oublie les bonnes manières inculquées par ses parents et il a tendance à vite passer au tutoiement même lorsqu'il connaît très peu la personne en face de lui.



Baptist avait beau avoir coupé le cordon avec ses parents, il avait quand même des principes, quelques valeurs qu'il avait toujours chercher à inculquer à ses enfants. Si Ella était encore trop petite, l'homme savait qu'il avait réussi cela avec Nathan. Le garçon était poli, respectueux, il connaissait la valeur de l'argent, il savait l'importance de travailler pour accomplir ses rêves et enfin, il n'était pas bagarreur. En tout cas, c'est ce que Baptist croyait avant aujourd'hui. Lorsqu'on l'avait appelé, il avait d'abord pensé à une mauvaise chute puis à une agression mais jamais il n'aurait pensé que les coups reçus avaient été volontaires et qu'était en sachant qui il était qu'on venait de s'en prendre à lui et qu'aujourd'hui, il était entre la vie et la mort.
«Attend, j'veux des explications. Tu lui donnais quoi exactement comme cours et c'est quoi cette altercation ? T'as l'air plus au courant que moi et j'aime pas tellement ça »
Des cours de self-défense.
- C'est quoi cette histoire de self-défense ?
- Je l’aidais à savoir se défendre, contre les autres. Nathan avait des problèmes avec quelques enfants de son âge qui le malmenaient. Apprendre quelques techniques pour éviter de se retrouver au plus mal pouvait lui être utile. Maddie savait de quoi il était question, elle ne vous a donc rien expliqué ?
Je croyais que c'était des cours de confiance en soi
- Quoi ? Je vous demande pardon ? Il n’a jamais été question de cours de confiance en soi. C’est noté sur le formulaire ! C’est expliqué. Maddie ne vous l’a pas dit ?
- Nathan savait que je serais contre cela ! J'ai toujours dit que la bagarre ne résolvait rien. 
- Ce n’est pas de la bagarre. Ce sont des cours de self-défense. Votre fils se faisait malmener et je lui apprenais à se défendre pour éviter de se retrouver de nouveau avec une cheville foulée. Il apprenait à se défendre contre les agressions. »
En tout cas, c'est ce que Maddie lui avait dit et cela avait été confirmé par son fils. Il avait beaucoup insisté pour que ses parents accepte mais sans trop en dire. Baptist comprenait mieux pourquoi à présent. Aucun doute que l'homme aurait été parfaitement contre tout comme il est contre la bagarre et ça Nathan le savait pertinemment. Il se sentait trahi par son fils mais trahi aussi par cet homme qui a entraîner son fils dans cette histoire et faut voir le résultat à présent. Il en voulait aussi à Maddie de lui avoir dit qu'il pouvait avoir confiance en cet homme. En fait, il en voulait à la terre entière mais certainement parce qu'il avait une peur bleue de perdre son fils. Il savait qu'une chute sur la tête pouvait être très grave. Quoi qu'il en soit, il était sur le cul. Il venait juste d'apprendre que son fils était dans le coma mais il apprenait aussi que ce dernier prenait des cours de self-défense depuis plusieurs semaines dans le dos de ses parents. Et si c'était lui ? Il en aurait été bien capable de voler une partie du formulaire pour cacher quelque chose à ses parents. Nathan ment très peu mais il est têtu et lorsqu'il a une idée en tête, il l'a pas ailleurs. De toute façon, Baptist n'était pas au courant des soucis que son fils avait avec d'autres enfants de son âge, jamais il n'en avait parler alors que Baptist était un papa à l'écoute et plutôt cool comme Julian avait pris l'habitude de dire. Pourquoi Nathan ne lui en avait pas parler ? La honte, la peur ? Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, c'était Baptist qui était mort de trouille. Perdre son fils lui était inconcevable. Et forcément, il fallait qu'il s'en prenne à quelqu'un. Et avec Stefan, il avait un coupable tout trouvé.

Baptist s'était machinalement éloigné de Stefan comme si à présent, il le voyait comme un ennemi et non plus comme celui qui a amené son fils à l'hôpital. Et tant qu'il n'aura pas répondu à tout ses questions, Baptist ne pourra pas être autrement que sur la défensive. D'ailleurs, il avait haussé le ton et froncé les sourcils. En général, c'est pas forcément bon signe. D'ailleurs, pas question de lui donner des nouvelles de son fils, après tout, c'était à cause de lui tout cela.
« S’il vous plait, Baptist. Je m’en veux suffisamment pour une cinquantaine de personnes. 
- J'espère bien que tu t'en veux et sache que s'il ne s'en sort pas, je porterais plainte »
La justice ne l'avait jamais bien aidé mais la détresse d'un père devant la mort injuste de son fils, il ne pourrait pas faire autre chose que d'obtenir gain de cause. Mais il ne voulait pas penser au pire et il avait une boule dans l'estomac.
« Vous avez des nouvelles ? Je sais qu’il est tombé sur la tête, mais… On ne m’en a pas dit plus. J’ai peur pour Nathan. S’il vous plait, donnez-moi des nouvelles. J’aimerais savoir comment il va
- Il est au bloc là. J'en sais pas plus. »

« Je suis tellement désolé. J'aurais dû être plus vigilant. »
Baptist ne pouvait que confirmer le fait qu'il aurait du être plus vigilant et il se permit même d'en rajouter une couche.
«  Oui t'aurais dû et surtout, t'aurais du nous en dire plus sur ces cours. C'est quand même mal fichu votre autorisation parentale, c'est mal expliquer
- Attendez, à ce niveau, j’ai très bien fait mon boulot. Maddie savait tout ce qu’il y avait à savoir. Je ne donne pas des cours, sans que les parents sachent dans quoi ils s’embarquent. Si vous souhaitez demander des comptes, demandez-les à Maddie. C’est à elle qui faut demander. C’est elle qui avait tous les éléments en main et qui devaient vous les communiquer. Si elle ne l’a pas fait et si vous avez signé ce formulaire, ce n’est pas de ma responsabilité. Mon formulaire d’autorisation est très bien faite. Je suis professionnel, pas irresponsable.
- Maddie le savait ? Non c'est impossible ! Elle ne peut pas m'avoir menti la dessus. »
Depuis son retour à Greenfields, l'ancien couple était très proche et très liés. Ils avaient toujours réglés les soucis ensemble et il n'y avait pas de secret entre eux. Il ne pouvait pas croire que son ex-femme lui ait menti, lui ait volontairement caché le contenu des cours alors qu'elle sait pertinemment qu'il est contre la bagarre et qu'il préfère utilisé la discussion pour régler des conflits. Il avait une confiance aveugle en Maddie et il était prêt à jurer qu'elle n'était pas au courant. Si Simon avait été là, il aurait certainement haussé les épaules et lancé une petite pique. Il n'a jamais aimé Maddie et cela n'a pas changé depuis son arrivée à Greenfields. Il est persuadé que la jeune femme est fourbe et qu'elle ne peut que gâcher la vie de son meilleur ami. Et même si cela pouvait paraître bizarre, Baptist serait prêt à défendre Maddie envers et contre tout même si elle n'avait pas fait cela lorsqu'il avait été emprisonné. Par contre, elle avait dit qu'elle avait confiance en lui et ça, il lui en voulait. Il n'avait pas poser de questions mais aujourd'hui, il se demandait d'où elle connaissait Stefan, quelle relation ils avaient entretenu pour qu'elle ait autant confiance en cet homme qui le répugnait.

«  Oui, elle le savait et vous étiez censé le savoir aussi. Votre signature est sur le papier, Baptist. Nous en avons d’abord discuté vaguement et en lui donnant le formulaire, elle a eu encore plus d’explications, mais tout est écrit sur le formulaire. Si vous l’aviez lu comme un père devrait le faire, vous ne seriez pas étonné.»
Pour l'homme, tout était de la faute de Stefan et il ne se gênerait pas pour le lui dire, quitte même à porter plainte contre le professeur si l'enfant ne s'en sortait pas. Avec les nouvelles lois, ce genre de cours n'était pas autorisé et Baptist le ferait savoir.
Baptist était pris par plusieurs émotions. Déjà la peur de ne pas savoir comment allait son fils, s'il allait s'en sortir, s'il allait être indemne ou s'il allait garder des séquelles. Et puis, il y avait la colère. Contre lui d'abord. Il n'avait pas su protéger son fils, comme il n'avait pas su protéger Ewen. Il aurait du voir que son fils n'allait pas bien, qu'il avait des problèmes. Contre Stefan ensuite parce qu'il fallait bien trouver une responsable pour ce drame et le blâmer. Il était la cible parfaite et il était présent, ce qui permettait à Baptist de se défouler. Par contre, le fait que ce dernier s'en prenne à Maddie puis maintenant à lui, à son rôle de père de famille ne pouvait pas rester impuni. Baptist est plutôt un calme, qui s'énerve que très rarement et qui déteste la bagarre. Même si c'est vrai que depuis la prison, il est un peu plus impulsif qu'avant. La réflexion de Stefan le fait sortir de ses gonds et il attrapa le professeur par le col avant de le plaquer contre le mur. Il leva le poing près à le frapper.
« Jamais, plus jamais, tu ne met en doute mon rôle de père, sinon, c'est mon poing dans la gueule. »
Face à un professeur de self-défense, il savait bien qu'il n'avait aucune chance. Mais il s'en foutait. Il avait toujours tout fait pour ses enfants et il était très critique par rapport à cela. Il avait toujours peur de mal faire ou de trop en faire et dès que Nathan n'allait pas bien, il se remettait tout de suite en question. Mais il ne supportait pas qu'un homme vienne lui dire qu'il était un mauvais père surtout dans ces circonstances là.

En tout cas, beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête. Comment avait-il fait pour ne pas voir que son fils n'allait pas bien que cela se passait mal à l'école. Il pensait connaître son fils mais il ignorait ses talents de menteur et de manipulateur. En tout cas, ce n'était pas des valeurs que ses parents lui avait inculqué. Il avait relâché un peu sa pression sur Stefan mais lorsqu'il lorsqu'il monta un peu le ton, Baptist serra encore plus fort. Jusqu'à ce qu'il sente une main sur son épaule.
« Baptist, ça ne sert à rien »
C'était Simon qu'on avait appelé pour tenter de calmer le père de famille. Dans l'hôpital, personne ne le connaissait avec cette colère, cette rage et personne n'avait voulu tenter de le raisonner de peur de prendre le coup à la place de Stefan. Mais Simon connaissait son meilleur ami et ce geste suffit à faire descendre la pression chez Baptist. Celui-ci se tourna avant de lâcher Stefan et laisser couler ses premières larmes. Simon l'attira à lui.
« Il est fort ton fils, il va se battre et s'en sortir. Comme Ella l'a fait avant. »
La tristesse prit le pas sur la colère et Baptist continuait de pleurer.
« Pourquoi ? Pourquoi lui ? »