Chapitre quatorze : Accident de voiture

Depuis sa sortie de prison, Baptist n'arrêtait pas de naviguer entre Tramore et Waterford. La première était sa ville de coeur, celle où il avait vécu les moments les plus heureux de sa vie, celle où il avait emménager en 2000 avec sa femme et celle qui avait vu la naissance de son fils. Pourtant, avec le peu de moyen qu'il avait, il lui était impossible de retourner habiter la bas et c'était à contre coeur qu'il s'était tourné vers Waterford et principalement, la maison hantée. Avec la crise et avec son tempérament un peu fier, pas question de squatter un refuge de sans abris et il voulait se débrouiller seul. Pour l'instant cela lui réussissait bien et son nouveau boulot y était pour beaucoup. Là encore, tous les jours ou presque, il devait se rendre à Tramore pour bosser dans le cabinet de détective d'Evelyn Zimmer. Avec la neige, cela rendait les transports très compliqués. Baptist n'avait pas de voiture et il ne faisait pas partie de ces gens qui devaient se creuser la tête pour savoir quelles routes étaient accessibles et passer plusieurs heures dans les bouchons. Mais le jeune homme empruntaient les transports en commun et cela n'était pas vraiment plus facile. Aujourd'hui, le bus avait un peu trop frôlé le bord et sa roue avait frappé un rocher enneigé. Autant dire qu'il bloquait encore plus le chemin et qu'il ne repartirait pas de sitôt.

Empoignant son sac, Baptist se décida alors à sortir du bus et à continuer son chemin à pied. Il fixa le bonnet sur sa tête, enroula son écharpe autour de son cou et enfila les gants à ses mains. Il était paré pour presque une heure de marche avec un peu de chance. Il entreprit d'envoyer un texto à Eve pour la prévenir de son retard et il commença à marcher dans la neige. Il faisait bien attention où il posait les pieds et avançait à un rythme normal. Mais cela ne faisait pas vingt minutes qu'il se gelait les miches dans le froid qu'il constata qu'un camion venait de faire un tête à queue bloquant ainsi totalement la route. Sa marchandise était éparpiller sur le sol et aucun doute que cela allait compliqué encore un peu plus la situation. Baptist se doutait bien que les secours allaient mettre du temps à arriver et il voulait prodiguer les premiers soins si certains en avait besoin. Il commença par s'adresser au chauffeur du camion. Bien que sonné, il n'avait que des blessures superficielles, ce qui n'était pas le cas d'autres automobilistes. Il remarqua alors une voiture qui était venu s'encastrer dans une autre à quelques mètres du camion et dont la jeune femme était toujours à l'intérieur. Il ne pouvait pas ouvrir la porte et il s'arma alors pour casser la fenêtre côté passager.
« Madame ? Vous allez bien ? Vous êtes blessée ?
- Euh je ne sais pas, je peux plus bouger. »

Baptist avait toujours voulu faire médecine et il pouvait dire que c'était le meilleur choix qu'il avait fait dans sa vie. Très présent pour les patients, très professionnel, il était excellent dans son domaine et ça tous les confrères s'accordaient à le dire. Il était apprécié, respecté mais ça c'était avant. Avant le drame, avant les menaces. Cela faisait trois ans qu'il n'avait plus pratiqué, qu'il n'avait même pas déposé un pansement sur une égratignure. Le seul moment où il s'était permis de faire un rapide diagnostic, c'était lors de sa rencontre avec Jordane qui boitait. Aucun doute que le fait d'aider des gens, de discuter avec les patients et de finir sa journée, content du travail accompli lui manquait terriblement. Il ne pouvait pas se réjouir de cet accident mais il pouvait se réjouir de se sentir utile. Pas question pour lui de passer son chemin, il devait intervenir et faire de son mieux malgré qu'il se sentait un peu rouillé. D'autres personnes avec ou sans compétences médicales avaient aussi décidés de venir en aide aux blessés. Baptist était beaucoup plus doué pour agir que pour discuter mais apparemment avec cette demoiselle, il n'avait pas le choix. D'où il était, il ne pouvait pas l'atteindre et impossible d'ouvrir l'une des portes. Heureusement pour lui, elle était consciente, c'était déjà une bonne chose.

Pour le médecin, c'était essentiel de savoir ce qu'elle avait pour savoir s'il pouvait la sortir, s'il pouvait la bouger. S'il ne prenait pas ces précautions, il risquait de faire un mauvais choix et risquer de paralyser la demoiselle ou d'aggraver ses blessures. Il était tellement concentré à parler avec elle qu'il n'avait pas vu la fumée qui commençait à s'échapper du camion à quelques mètres d'heure. La situation devenait très dangereuse et il était urgent de réagir. Heureusement Baptist avait encore quelques réflexes de survie et après qu'un homme soit venu à sa rescousse, il parvint à aider Steise à sortir de la voiture, juste à temps. Les secours arrivèrent rapidement et ce fut eux qui prirent en charge la demoiselle.

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