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 Chapitre six : C'est souvent par hasard qu'on fait les meilleures rencontres

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Marion
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Chapitre six : C'est souvent par hasard qu'on fait les meilleures rencontres Empty
MessageSujet: Chapitre six : C'est souvent par hasard qu'on fait les meilleures rencontres   Chapitre six : C'est souvent par hasard qu'on fait les meilleures rencontres I_icon_minitimeMer 3 Juin - 13:42






Chapitre six

C'est souvent par hasard qu'on fait les meilleures rencontres

Baptist ouvrit doucement les yeux alors que le soleil venait juste de se lever. L'homme n'avait pas de notion de l'heure et pas de montre à sa disposition mais peu lui importait. A côté de lui, son chien était couché et remuait un peu avant de retomber dans son sommeil. Levingston sourit tout en regardant autour de lui. Cela faisait presque un mois qu'il squattait la maison hantée de Waterford et il s'y sentait de mieux en mieux. Ce n'était pas Byzance mais c'était déjà mieux que la taule. Il n'avait plus à supporter ses co-détenus. Entre ceux qui passent leur temps à prier, ceux qui sont complètement timbrés et se mettent à hurler en pleine nuit ou les caïds qui font tout pour l'impressionner et lui faire peur. Il n'avait pas à supporter les insultes et les humiliations des matons. Et cela ne lui manquait pas, pas plus que la puanteur des douches ou les menottes. Maintenant, il avait un logement et il avait même gagner une couverture en allant au refuge des sans-abris. Bon, le sol semblait toujours aussi dur et il aurait tellement aimé avoir un matelas mais déjà qu'il avait à peine de quoi s'acheter à manger alors un lit, il fallait juste oublié. Heureusement, malgré la vieillesse de la maison, elle était encore parfaitement isolé et Baptist se calait toujours contre son chien pour bénéficier de sa chaleur.

Lentement, il se leva pour se diriger à la fenêtre. Aujourd'hui, il était prit d'une certaine nostalgie. Il regrettait ces matins où le petit Nathan âgé de cinq ans venait dans son lit pour lui sauter dessus et le réveiller ou lorsqu'il profitait que Maddie soit partie travailler et que Baptist avait été de garde la nuit pour venir se caler dans les bras de son père et se rendormir. Son fils lui manquait terriblement. Il avait bien essayé d'appeler chez les parents de Maddie mais il était tombé sur son père et il avait été incapable de prononcer le moindre mot. Les parents ne le portaient pas dans leur coeur depuis qu'il avait été emprisonné. Il ne savait pas ce qu'était devenue son ex-femme et surtout son fils. Mais il ne perdait pas espoir et il ferait tout pour retrouver à nouveau son petit garçon. Passé plusieurs minutes prostré sans bouger, il sentit le frottement de son chien qui venait le consoler comme s'il avait compris les pensées noires de son maîtres. Il se baissa alors et lui tapota sur la tête.
« Allez Kazan, on va courir ? »
Un petit jappement répondit à la question de l'homme et il enfila alors son survêt, son t-shirt et ses baskets avant de sortir de la maison. Il laissa ses affaires en vrac comme depuis plusieurs jours maintenant. De toute façon avec la réputation de la maison, il avait peu de risque de se faire cambrioler.

Quelques mètres plus loin, il commença à courir et son chien le suivant, calant son allure sur celle de son maître. Il n'avait pas besoin de laisse vu que l'animal ne se laisserait pas détourner de son jogging matinal et qu'il n'était pas méchant pour un sou. Au contraire, il était parfaitement dressé. Mieux encore, Baptist avait des fois l'impression qu'il le connaissait mieux que personne. Pendant plus d'une heure, les deux couraient à travers le Lismore Park sans jamais ralentir. Baptist commençait à suer et il sentait son mollet se durcir. C'était bon signe et cela l'aidait à garder la forme. Il n'avait pas encore déjeuner ce matin et lorsqu'il décida d'arrêter de courir, il se posa alors sur un banc. Il sortit de son sac sa bouteille d'eau qu'il avait rempli à une source gratuite d'eau potable et un paquet de gâteaux qu'il avait trouvé la veille dans la poubelle d'un supermarché. Le paquet était bien écrasé mais c'était encore mangeable et il en glissa un à son chien avant de prendre sa part. Avant de le manger, il commença quelques mouvements d'étirements avant de se poser et de fermer les yeux quelques instants.

Ce sont des rires d'enfants qui attirèrent son attention et il tourna le regard vers un groupe de jeunes. Ils devaient avoir l'âge de Nathan. Mais c'était trop dur pour lui et il sentit les larmes lui monter aux yeux. A quoi ressemblait son fils ? Est ce qu'il avait toujours les mêmes yeux de canaille, le même sourire charmeur et la même tignasse ? Est ce qu'il aimait le foot, la boxe ou la piscine ? Est ce qu'il avait des bonnes notes, ou est ce qu'il faisait des bêtises ? Alors qu'il était en train de se poser toute sortes de questions, un enfant lui faisait face. Trop absorbé dans ses pensées, Baptist ne fit même pas attention qu'il connaissait le gamin. Il se contenta d'acquiescer lorsqu'il lui montra le banc. Il voulait se cacher là, pas de problème. D'ailleurs, c'était bien lui qui faisait des grandes parties de cache cache dans le jardin de son ancienne villa avec Nathan et Celian. Celian, putain mais il était con. Il se pencha alors pour regarder sous le banc et lança.
« Alors Crapouille t'aimes toujours autant les parties de cache-cache ? »
En voyant les gamins joués dans le parc, cela lui rappelait toutes les fois où, ayant son après-midi de libre, il avait joué avec ses garçons comme il les appelait. Kazan, Nathan, Celian et Baptist. Il n'était pas rare de les voir tous les quatre, inséparables, unis. Ils jouaient au ballon, à cache cache, même si Nathan rouspétait toujours contre Kazan, à la balançoire. Ils allaient manger une glace, au cinéma, au parc d'attractions. Alors certes Baptist avait un métier qui lui prenait beaucoup de temps pourtant, il veillait à ne pas négliger son fils. Il n'avait pas l'intention de reproduire les erreurs de ces parents et pour Célian, il essayait de lui apporter une image paternel vu que le garçonnet avait grandi sans père.
Alors qu'il regardait le petit garçon cacher sous le banc, cela faisait remonter pleins de souvenirs dans la tête de Baptist. Il n'y avait pas eu un jour sans qu'il pense à Eléa, à Célian. La jeune femme, sa meilleure amie était venue le voir en prison pendant presque deux années. Elle lui remontait le moral, elle lui apportait des petites gourmandises, elle lui parlait de Célian, de son métier. Des fois même, le petit garçon accompagnait sa maman. Baptist avait toujours pensé que ce n'était pas une bonne idée que sa crapouille ne devait pas le voir ici, enfermé avec une sale mine. Mais pourtant, dès qu'il les voyait tous les deux, il se sentait revivre. Après son divorce, c'était sa famille à présent et il les aimait terriblement. Pourtant, il n'avait pas compris pourquoi elle avait arrêté de venir le voir. Il avait alors tenté de lui écrire des lettres mais il n'avait jamais eu de réponses non plus. Alors, il s'était mis à imaginer les pires choses, pensant qu'à son tour Eléa lui tournait le dos. Cela pouvait être compréhensible, elle protégeait son fils. Il ne pouvait pas lui en vouloir pourtant, elle connaissait la vérité. C'était la seule avec son avocat à savoir qu'il n'avait rien fait, qu'il se contentait de protéger ceux qu'il aimait. Cela faisait un an qu'il n'avait revu ni sa meilleure amie, ni son filleul et il ne pensait que cela se passerait dans ce square.

Célian sortit de sous le banc et grimpa sur le banc pour faire un câlin à son parrain. Il avait le sourire aux lèvres.
« Tu m'as manqué. Ils ont finis par te laisser sortir de prison? T'es enfin libre ? »
Mais là qu'il se retrouvait devant Célian, il se sentait honteux. Il était heureux de voir son filleul mais il aurait préféré que cela se passe dans d'autres circonstances. Il se sentait sale, il était mal rasé, il transpirait, il portait des vêtements de pouilleux. Lorsque Célian relâcha son étreinte et le regardait, ce fut Baptist qui baissa les yeux. Il sentit presque les larmes lui montés aux yeux. Il était heureux et en même temps, terriblement mal.
« Oui, je suis enfin libre. Je suis sorti de prison, il y a un mois environ.
-  Je suis content que tu sois sorti. Je vais pouvoir te voir plus souvent. »
Pourtant, si le petit garçon était là, c'était que sa mère devait être dans le coin. Est ce qu'il avait vraiment envie de la voir ? Peut-être qu'elle voudrait que son fils s'éloigne de l'homme, qu'il ne revoit plus son parrain et qu'elle ne voulait pas lui donner d'explications quand à son absence de nouvelles. Et puis, il était pas en état de la revoir. Il regardait autour de lui pour tenter d'apercevoir la jeune femme mais les adultes étaient trop loin, il ne pouvait pas voir les visages en détails. Il reporta alors son attention sur Célian et sur Kazan qui lui faisait la fête. L'animal semblait heureux de retrouver le jeune garçon.
« Baloo... Maintenant que tu es libre... Tu vas essayer de trouver où est Nathan? Tu l'as déjà retrouvé ?
- Tu sais, je sais pas où il est Nathan, certainement retourné à Londres avec sa maman. J'aimerais pouvoir le retrouver mais pour l'instant, c'est impossible. »
Il ne voulait pas retrouver Nathan avant d'avoir une situation stable. Il baissa les yeux et cela n'échappa pas à Célian.
« Pourquoi tu es triste? »
La prison avait considérablement changé le jeune homme. Evidemment, il n'était plus le petit garçon qui buvait les paroles de ses parents mais il continuait de croire en la beauté du monde. Pour lui les termes amitié et solidarité avait beaucoup d'importance et il était plutôt un mec idéaliste qui pensait pouvoir sauver tout le monde avec son métier de médecin. Son procès l'avait fait déchanté et la prison lui avait montré l'envers du décor, ce qu'on avait toujours cherché à lui cacher. Au menu : manipulations, mensonges, bagarres. Il n'était plus l'homme enjoué, toujours souriant, heureux qui croquant la vie à pleine dents profitant de chaque petit moments presque anodins. Il pouvait passer des heures à observer les étoiles avec Nathan, il adorait lui lire des histoires ou entendre le gamin entrer dans sa chambre à pas de loups pour se glisser près de lui. Pendant des années, seul son fils avait compté pour lui, il aurait donné sa vie pour qu'il soit heureux, pour qu'il ne manque de rien et surtout pas d'amour. Puis, il avait fait la connaissance de Célian, son filleul. Baptist avait beaucoup manqué d'amour dans le passé et il en avait à présent à revendre. Il préférait donné que recevoir et un sourire suffisait à le rendre heureux.

Mais depuis sa sortie, il était devenu taciturne, lunatique, mystérieux et grognon. Il ne supportait plus rien, plus personne. Ceux qui parvenait à égayer sa vie n'étaient pas auprès de lui et il avait des fois l'impression que ces moments de bonheur étaient loin derrière lui. Pourtant, il avait devant lui l'un de ses rayons de soleil et on pouvait voir son sourire à travers sa barbe. Pourtant, dans les yeux, on sentait toujours une immense détresse qu'il comptait bien cacher à son filleul. Mais c'était sans compter la maturité de l'enfant. Fin observateur, il avait de suite vu que malgré tout, Baptist n'était pas heureux et avec son innocence de petit garçon, il lui demanda pourquoi. L'homme ne pu s'empêcher ébouriffer les cheveux du petit garçon. Pourtant, la question était pertinente. Mais que pouvait-il lui répondre ? Qu'il était triste parce qu'il avait perdu sa maison, son boulot, son enfant, sa meilleure amie et qu'il avait aussi perdu beaucoup plus en prison. Mais alors qu'il réfléchissait et avant qu'il ne puisse répondre, Célian enchaina
«  Tu peux toujours... Essayer d'appeler sa maman... Peut-être qu'elle te laissera le voir, maintenant que tu n'es plus en prison.
- Malheureusement, ce n'est pas aussi simple. J'ai fais une bêtise, une grosse bêtise et sa maman pense que c'est mieux pour lui qu'il ne me voit plus »
La seule bêtise qu'il avait fait, c'était d'être le tuteur de Conroy à l'hôpital et d'avoir céder aux menaces du fils du maire. Mais il préférait savoir son fils à Londres que mort. Il préférait souffrir que de voir les gens qu'il aimait souffrir. Et il aurait préféré que la conversation s'arrête ici mais Célian était un gamin plein de bon sens et très observateur. Et il avait aussi le franc parler de sa mère.
« Sa maman, elle est égoïste. Et moi je sais que tu n'as pas fais de bêtises, c'est maman qui me l'a dit. A cause d'elle, tout le monde est triste, c'est elle qui mérite pas de garder Nathan, elle lui fait plus de mal que toi. »
Eléa savait tout de lui et inversement. Elle était comme son âme soeur et il était incapable de lui mentir, de lui faire du mal. Et surtout, il n'avait jamais voulu qu'elle le voit comme un monstre. Il ne voulait pas qu'elle lui demande de sortir de la vie de son fils après son emprisonnement. Il lui avait donc dit la vérité et leur relation était la même. Même s'il ne se voyait plus qu'en prison, pendant les courts parloirs. Il n'avait cessé de lui écrire aussi, comme lorsqu'il était enfant. Il lui parlait peu de ce qu'il se passait en prison mais plutôt de ce qu'il voulait faire après. Elle avait toujours rêvé de partir en voyage en Australie et il lui avait promis de lui faire ce cadeau. Mais il n'avait pas eu le temps de tenir sa promesse. Mais aujourd'hui, il était plus qu'heureux de retrouver son filleul même s'il devait faire attention à ce que la véritable raison de son emprisonnement ne s'ébruite pas.
« Je sais qu'elle ta mit dans la confidence mais il faut absolument que tu gardes le secret et que tu n'en parles à personne, même pas à Nathan, je peux te faire confiance ?
- Je dirais rien. »
Il adressa un sourire à Célian lorsqu'il jura qu'il ne dirait rien. Cela faisait trois années qu'il gardait le silence et cela ne devait certainement pas être facile mais Baptist ne pouvait pas lui en dire plus. Lui demander de cacher cela à son meilleur ami n'était pas simple mais Levingston avait confiance en lui. Malgré tout, il était plutôt reconnaissant en la mère du gamin de lui avoir confié ce secret. Au moins, le regard de Célian sur lui n'avait pas changé et c'était vraiment tout ce qui importait. En ce qui concernait Nathan, il aurait le temps de lui expliquer certaines choses en temps voulu. Pour l'instant, il fallait le ramener en Irlande. Evidemment, pour le petit garçon ce serait certainement difficile de comprendre pourquoi son parrain ne voulait pas que cela se sache et Levingston espérait qu'Eléa ne lui en avait pas trop dit. Il savait que c'était l'exposer à un danger surtout vu l'impulsivité du garnement. Il le savait capable de balancer ses quatre vérités au maire s'il le croisait. Cela le fit sourire intérieurement. Il avait le même caractère explosif que sa mère et la même douceur et tendresse aussi. Mais il s'attendait aussi à être obligé de répondre à ses questions. Pourquoi être allé en prison à la place d'un autre, pourquoi accepter une telle injustice. Mais il ne pourrait pas lui dire et il faudrait alors trouver les mots pour lui faire comprendre que des fois, pour aider ceux qu'ils aiment, les grandes personnes sont obligés de faire des choses qu'ils ne veulent pas faire. C'était exactement ce qui était arrivé à Baptist. Et en même temps, il ne pouvait pas en vouloir à Maddie d'avoir éloigné son fils. Eléa avait fait la même chose en apprenant que Micah avait été emprisonné et il avait alors approuvé son choix. Pourtant, à la différence entre les deux, c'était que Célian n'était pas encore né à cette époque alors que Nathan avait sept ans lorsqu'on lui avait enlevé son père.
« Il ne faut pas lui en vouloir, tu sais. Elle aussi, elle essaye de protéger son fils, elle l'aime très fort et elle ignore que je ne suis pas coupable.
- Pourquoi tu lui dis pas? Maintenant que tu es libre, tu pourrais le faire...  »
Son coeur se serrait avec toutes les remarques pertinentes de sa crapouille.
« Non, je ne peux pas lui dire sinon ce serait la mettre en danger. Je veux pas qu'il arrive quelque chose ni à Maddie ni à Nathan »
Malgré ce qu'elle avait fait, il avait encore beaucoup d'attachement pour Maddie et il tenait à elle. Selon lui, si elle avait demandé le divorce et si elle était retourné à Londres aussi rapidement, c'était la faute de ses beaux-parents.

Malgré le fait qu'il n'ait jamais aimer Maddie comme on aime sa femme, il avait beaucoup de respect et de tendresse envers elle même après son départ pour Londres. Ce qu'il haïssait pourtant, c'était les parents de cette dernière et les siens parce qu'il savait qu'ils étaient en train de lui monter le cerveau contre lui. Il était sûr que son départ pour l'Angleterre n'était pas uniquement son choix et que les bourges qu'étaient ses parents en étaient à l'origine. Pourtant, il devait trouver un moyen de lui parler, de lui expliquer sans pour autant lui donner les détails. Il devait la convaincre qu'il avait agit pour le bien de Nathan et le sien. Il devait absolument retrouver son fils pour retrouver la paix intérieure.
« Tu es pas dangereux. Nathan il n'était pas en danger avec toi. Et toi aussi tu l'aimes très fort.
- Il me manque terriblement et je sais qu'il te manque à toi aussi. Mais je vais tout faire pour le ramener en Irlande.
- Et tu nous emmèneras encore manger des glaces, comme avant Baloo ? »
Baloo. Seul Célian et Nathan l'appelaient comme cela en Irlande. Et à Londres, c'était aussi le surnom que Simon, son meilleur ami médecin lui avait donné. C'était tellement agréable de retrouver des petits détails lui montrant qu'il comptait encore pour certaines personnes.
« Ah c'est compliqué les histoires d'adultes. Je vais tout faire pour le faire revenir à Tramore, je te le promet » Même si cela s'annonçait long et difficile, il avait attendu d'être libre uniquement pour cela et ça deviendrait le but de sa vie.
« Tu crois qu’il m’a pas oublié ? »
L'amitié entre Nathan et Célian avait toujours été aussi forte que celle entre Baptist et Eléa. Pourtant, les deux amis n'avaient rien fait pour cela bien au contraire. A la naissance des deux garnements, les deux adultes ont pris la décision de moins se voir, de prendre un peu de distance et de se consacrer à leurs enfants et à Maddie pour Baptist. Pas question pour autant de ne plus se voir ou de ne plus s'écrire. D'ailleurs Baptist se savait à l'époque, incapable de se passer de la jeune Gamble. Mais il se contentait de se voir une fois par semaine et souvent sans Nathan, ni Célian. Pourtant, ils avaient du se rendre à l'évidence que cela ne serait plus possible lorsqu'après leur première journée de classe, les deux garçons étaient sortis ensemble de la classe et demandaient déjà à passer la fin de journée chez l'un ou chez l'autre. Cela n'avait ennuyer ni Baptist ni Eléa mais il n'en était pas de même pour Maddie. Qu'importe, pour Levingston à cette époque, tout ce qui comptait, c'était son fils et son filleul et il était incapable de voir la tristesse de sa femme, sa souffrance. Ils en avaient passé des journées tous les quatre : jardin d'enfants, parc d'attraction, cinéma, glacier, balade en bateau, cache cache dans le parc, bowling ... Certains auraient même pu penser qu'il s'agissait d'une vraie petite famille et souvent Baptist se plaisait à imaginer ce qu'aurait été sa vie s'il avait pu rencontrer Eléa avant et lui faire part de ses sentiments. Malgré la distance, malgré leurs histoires respectives, malgré la prison, rien n'avait pu séparer Baptist et Eléa, si ce n'est la mort de cette dernière. Et l'homme était sûr d'une chose, il connaissait son fils et il savait qu'il était incapable d'avoir oublier Célian. Baptist avait inculqué beaucoup de valeurs à Nate notamment le partage, la solidarité mais aussi la valeur de l'amitié et de l'amour.
« Tu sais, moi aussi j'ai été séparé de ta maman. Lorsqu'on était petits, on s'écrivait des lettres, il a fallu attendre presque quinze ans avant qu'on se rencontre. Et puis quant tu es venu au monde et Nathan aussi, on s'est moins vu pendant quelques temps. Mais elle était toujours présente dans mon coeur et elle me manquait terriblement. C'est pas parce qu'il ne peut pas te voir, pas te parler, pas jouer avec toi qu'il t'as oublié et je suis certain qu'il n'attend qu'une chose, c'est de te revoir. Peut-être que lui aussi, il a peur que tu ais trouver un meilleur ami et que tu l'ai remplacé. »
Si y'a bien une chose qui ferait de la peine à Baptist, ce serait que cette complicité entre les deux garçons ait disparu à cause de ces trois années d'absences. Cela serait vraiment difficile à accepter et aucun doute qu'il ferait tout pour les réconcilier. Mais il avait confiance en la force de l'amitié.
« J'aurais bien aimé moi aussi lui écrire des lettres pour prendre de ses nouvelles. Mais comme disait maman, Maddie est partie comme une voleuse. Il me manque beaucoup, Nathan. J'ai pas d'autre meilleur ami que lui. J'en veux pas d'autres. »
Entre Eléa et Baptist, c'était une grande histoire d'amitié mais il arrivait aussi qu'ils se disputent. Jamais en public, jamais devant les enfants et en général, cela ne durait pas très longtemps. Mais il n'avait leur langue dans la poche ni l'un ni l'autre alors forcément, leurs désaccords, prenaient vite de grandes proportions. Mais l'un comme l'autre n'aimait pas être fâchés et souvent, il suffisait d'attendre une heure pour que l'un d'eux fasse le premier pas et que tout rentre dans l'ordre. Un vrai petit couple, c'est ce que souvent leurs amis communs disait et cela les faisaient rire, même si Baptist aurait certainement beaucoup aimer. En tout cas, l'un de leurs sujets de dispute était souvent Maddie. Eléa ne la portait pas dans son coeur et avait tendance à le dire un peu trop souvent, un peu trop fort. Et cela agaçait fortement Baptist. D'accord, elle avait son caractère, d'accord, elle était jalouse, assez possessive et surtout elle restait assez superficielle. Mais pour Baptist, elle était plus que cela. Elle était sa femme et il avait beaucoup de tendresse et tenait vraiment à elle, sincèrement. Et puis, il connaissait les parents Clarkson et il savait que cela n'avait pas toujours été simple pour la fille d'être à la hauteur de l'attente de ses parents. Comme les siens, ils avaient un peu formatés leurs fille et Maddie n'avait passé le cap de se rebeller contre leur autorité. Levingston était plutôt bien placé pour la comprendre et pour excuser son comportement. Eléa, elle, avait beaucoup plus de mal et pensait souvent qu'elle ne méritait pas d'avoir un mari comme Baptist mais elle avait appris peu à peu à contrôler ses paroles sur la femme de son ami. Malheureusement, les années et les épreuves de la vie n'avaient pas plaidé en la faveur de Maddie. Eléa puis Célian et enfin Nathan avaient détesté d'autant plus la jeune femme et pour Baptist, cela serait compliqué à présent de les faire changé d'avis. Lui aussi en voulait un peu à Maddie de l'avoir abandonné et de lui avoir enlevé son fils mais il savait aussi qu'elle n'avait certainement pas du le faire entièrement de plein gré. Si ses parents lui avaient fait du chantage affectif, comme Conroy lui avait fait pour qu'il se dénonce, alors il comprenait et soutiendrait la jeune femme. Pour l'instant, il ne voulait pas rentrer dans ce débat avec Célian qu'il venait tout juste de retrouver et il fit comme s'il n'avait pas entendu le terme de voleuse.
« Toi tu dois sans doute comprendre... Toi non plus tu ne voulais pas une autre meilleure amie que maman. Tu avais un meilleur ami ?
- Oh non, c'est sûr que je ne voulais et ne voudrais certainement jamais d'autre meilleure amie que ta maman. C'était la seule capable de me comprendre, capable de savoir quand j'allais pas bien même dans mes lettres et la seule qui savait toujours trouver les mots ou les gestes pour me remonter le moral. Et tu sais ce que c'était notre plus grand bonheur ? C'est que toi et Nathan, vous vous entendiez aussi bien. T'imagines si vous n'aviez pas été amis ? Peut-être qu'on se serait moins vu avec ta maman »
Baptist se souvenait d'avoir eu cette discussion lorsque Maddie était partie quelques jours faire des photos et que les deux garçons étaient endormis dans le même lit chez Eléa. Les deux adultes avaient passé une bonne partie de la nuit à boire du vin, à discuter puis à regarder un film. Leur sujet de discussion favoris sans aucun doute leurs enfants et les bêtises qu'ils pouvaient faire ensemble.
« Quand j'étais médecin, à Londres, j'avais deux meilleurs amis. Ils s'appelaient Simon et Loris. Ils étaient pas du tout comme moi mais on s'entendait vraiment bien. Et quand je suis venu là, je les ai moins vu. Ca doit faire sept huit ans que je ne les ai pas revus mais j'ai quand même des nouvelles de temps en temps. »
Cela n'avait pas été volontaire mais ils s'étaient peu à peu perdus de vu. Les dernières nouvelles qu'il avait, c'était le divorce de Loris qui devait gérer à la fois son boulot de médecin et ses trois enfants. Keylissa devait avoir l'âge de Nathan maintenant et les jumeaux devaient avoir une quinzaine d'années. Cela lui ferait certainement drôle de les revoir. Et Simon, il ne savait pas ce qu'il était devenu, ni s'il s'était enfin rangé, lui le dragueur. Il n'avait jamais parlé d'eux avec Célian ou Nathan.

« Et t'es venu au parc avec ta maman ? »
Son intention était principalement de changer de sujet. Il ne voulait pas lui dire qu'il n'avait pas de maison, pas de boulot, pas de quoi se nourrir. Il préférait alors parler de choses plus agréable, enfin le croyait-il. Baptist se souvenait de se réticence à écrire des lettres au moins une fois par semaine à une inconnue, habitant dans un autre pays. Il n'en voyait pas l'intérêt, lui qui n'avait jamais rencontré d'autres enfants de son âge et qui ne savait pas de quoi lui parler. Pourtant, sa professeur avait su le convaincre, plus encore que sa mère et il avait alors pris son stylo plume pour inscrire les premiers mots sur un papier à lettres blanc. Il n'avait fallu que quelques mois pour que ce rituel devienne important aux yeux du petit garçon. Il prenait du plaisir à écrire et à recevoir les lettres d'Eléa. Cette gamine qui avait son âge lui était sympathique et c'était son premier contact avec d'autres personnes que ses parents ou les employés de la maison. C'était sa confidente, un peu comme son journal intime. Elle l'écoutait sans le juger, elle lui donnait des conseils et elle lui racontait aussi sa vie à elle. Ses joies, ses peines. Il avait appris à déchiffrer chacun de ses mots et il arrivait à lire à travers les lignes. Plus qu'une simple amie, pour lui, elle était devenue son moyen de s'échapper de la pression de ses parents, de son isolement. Lorsqu'il avait fini par la rencontrer et habité à quelques rues de chez elle en Irlande, cela n'avait fait que renforcer ce besoin qu'ils avaient l'un et l'autre de se parler, de se confier. Et là encore, elle était incapable de lui mentir. Comme il parvenait à décrypter ses mots quelques années auparavant, il parvenait à comprendre que quelque chose clochait rien qu'à ses mots, ses gestes. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert et la réciproque était valable aussi. C'était certainement pour cela qu'il avait été incapable de lui cacher les vrais raisons de son emprisonnement. Elle n'avait pas pu lui cacher non plus qu'elle avait révéler la vérité à Célian. Il avait été en colère ce jour là contre elle. Il s'était même emporté mais cela n'avait pas durer longtemps. En fait, il avait peur et ça elle le comprenait. Etre en prison était quelque chose mais il ne pourrait jamais se pardonner le fait que le maire ou son fils s'en prenne physiquement à Maddie, Nathan ou Celian. S'il faisait tout cela, c'était pour protéger ceux qu'il aimait et qu'importe si on pensait alors du mal de lui. L'important à ses yeux c'était l'amour de ses deux garçons.
« Maman n'est pas là. Je suis venu avec une dame qui s'occupe de moi. »
Baptist était heureux d'avoir retrouver Célian et maintenant, pas question qu'il disparaisse de sa vie et ça même s'il devait avoir une explication avec Eléa. Et il ne pensait pas qu'évoquer la mère de l'enfant soit aussi douloureux. Il sentit de suite un malaise et Célian commença par baisser le regard. Baptist fronça alors les sourcils avant de forcer le gamin à lever les yeux dans sa direction en mettant une main sous son menton. Si Célian savait quand Baptist mentait, cela était aussi réciproque.
« Comment ça une dame qui s'occupe de toi ? »
Baptist sentait bien que quelque chose clochait. Et si Eléa ne l'avait pas abandonné par volonté mais parce qu'elle n'avait pas eu le choix ? Tout d'un coup, son coeur se serra et il pris l'enfant sous les aisselles pour l’asseoir sur ses genoux. L'explication devait avoir lieu de suite
« J'ai une tutrice maintenant, parce que maman ne peux plus s'occuper de moi. Elle était dans le centre commercial quand il y a eu la fusillade et elle... Elle n'a pas survécu... C'est pour ça qu'on a plus pu venir te voir. Mais on t'avais pas oublié, tu sais...? »
Baptist connaissait les moindres mimiques du garçon et là, il sentait son embarras, comme lorsqu'il a fait une bêtise et qu'il ne veut pas le dire. Il sentait bien qu'il hésitait et il ne savait pas pourquoi. Mais croyez moi, il est têtu et bien déterminé à savoir la vérité et ça, Célian le sait bien. C'est pourquoi malgré son hésitation, il baisse les yeux pour lui expliquer le décès d'Eléa. Pour Levingston, c'est pire qu'un coup de poignard en plein coeur. Il prit l'enfant dans ses bras et ne pu s'empêcher de laisser couler une larme. Ainsi Eléa ne l'avait jamais abandonné comme il l'avait cru. Elle avait toujours été près de lui et de là haut, il était sûr qu'elle veillait sur eux et qu'elle était peut-être même à l'origine de leur rencontre. Il l'écouta alors lui apprendre la mort d'Eléa. Il ne pu s'empêcher d'être triste, de ne pas avoir pu lui dire au revoir, de ne pas avoir été là pour la protéger. Mais maintenant, il avait son rôle de parrain à tenir et il comptait bien faire en sorte qu'elle soit fière de lui. Les lettres, lui aussi les avait toutes gardées même si à présent, il ne doutait pas que Maddie avait tout brûlé. Qu'importe, il se souvenait de la grande majorité d'elle et c'était le plus important. Baptist serrait fort l'enfant dans ses bras avant de le regarder dans les yeux. Il avait essuyé sa larme mais on voyait bien la tristesse dans ses yeux.
« Ca j'en étais persuadé malgré tout. Je connaissais suffisamment ta mère pour savoir qu'elle ne m'aurait jamais abandonné malgré la prison. J'aimais terriblement ta mère
- Elle aussi elle t'aimais beaucoup. Elle me parlait toujours de toi et des lettres que tu lui envoyais. Des fois, elle me les lisais. Mais y'en avait d'autres qu'elle voulait garder seulement pour elle.  
- Tu sais, ta mère n'aurait pas voulu qu'on soit triste. Au contraire. Je suis sûr que c'est grâce à elle qu'on s'est retrouvé et elle veut nous voir heureux. Alors on va arrêtez de se morfondre et on va recommencer à s'amuser, tous les deux, comme avant. »
C'était facile à dire mais ce serait certainement plus difficile à faire. Ils trainaient tous les deux une grosse peine mais s'ils faisaient ce deal ensemble peut-être que cela les aiderait. Et puis, pour le petit garçon, cela ne semblait pas être la joie non plus dans sa famille d'accueil mais il ne voulait pas non plus paraitre trop envahissant dès le début. Il fallait que tous les deux retrouvent leur complicité et il savait qu'ensuite, le petit se confierait volontiers à lui.
Sans le vouloir, c'était peut-être une révélation mais quoi qu'il en soit, elle restera toujours dans le coeur de l'homme. Elle avait été sa meilleure amie, sa confidente, son rayon de soleil et il en sera toujours ainsi. Pour l'instant, ce qui l’inquiète, c'est son filleul.
« Maman nous regarde pas d’en haut, tout ça c’est des histoires. Avant je le croyais, maintenant je sais que c’est pas vrai. »
Parler d'Eléa était difficile pour le jeune garçon comme pour l'homme. Mais ce dernier devait aussi se montrer fort pour soutenir Célian. Celui-ci ne semblait pas avoir dépassé le chagrin de la perte de sa mère malgré l'année écoulée. Peut-être parce qu'il avait perdu beaucoup plus. Pendant une année, il n'avait pas eu sa mère, pas eu son parrain, pas eu son meilleur ami et pas eu son père. Quoi que puisse penser Baptist de Micah, il savait qu'il manquait au garnement mais c'était mieux ainsi, ce n'était pas un homme pour l'aider à se re-construire.
« Ah oui ? Et si elle est pas là haut, elle est où alors ? C'est impossible qu'elle soit en enfer, on est d'accord ? Alors, tu penses qu'elle est où ?
- Elle est dans un trou à se faire manger par les vers »
Il sentait presque de la colère dans ses paroles comme s'il en voulait à sa mère de l'avoir abandonné et ça, Baptist ne le voulait pas. Lui aussi était triste, lui aussi aurait voulu qu'elle soit là, qu'elle se blottisse dans ses bras, qu'elle le regarde avec son sourire malicieux. Mais tout cela, ça me pourra rester que dans leurs souvenirs. Il ne pourra plus la poursuivre dans l'appartement avec une bombe de crème chantilly, il ne pourra plus la faire rigoler en faisant des grimaces, il ne pourra plus lui caresser les cheveux lorsqu'elle s'endormait sur ses genoux, devant la télévision. Mais il voulait croire que si elle avait rejoint le ciel, c'était à cause du destin mais qu'elle était heureuse là bas et qu'il fallait à présent l'être aussi. Ce ne serait pas facile mais il fallait le faire. Baptist fut surpris de la façon catégorique dont lui répondit Célian. Et le fait qu'il dise qu'elle était dans un trou en train de se faire manger par les rats lui arracher une grimace de dégoût. Qui avait pu mettre cela dans la tête du petit garçon ? C'était totalement répugnant de dire cela à un petit garçon qui vient de perdre sa maman. Pour Baptist, le rêve devait prendre une grande place chez les enfants et c'est pourquoi, il avait toujours fait croire à Célian ou Nathan l'existence de la petite souris, du père noël ou encore du paradis pour les personnes décédés. Célian avait toujours été un peu plus rêveur que son propre fils et il n'en revenait pas de ces paroles dans la bouche de l'enfant. Baptist fronça les sourcils.
« C'est qui qui t'as dit cela ? »
Il pensait que cela venait de petits garçons de son école qui voulaient lui faire de la peine. Jamais il ne pourrait imaginer que ces mots viennent d'un adulte. Il faut vraiment détester l'enfant pour parler ainsi. Célian baissa les yeux et ne répondit pas à la question de son parrain.
« En fait, chacun peut interpréter la mort comme il le souhaite vu que personne ne sait réellement ce qu'il y a après. Alors moi je préfère croire très fort qu'Eléa est heureuse là où elle est au moins, je suis un peu moins triste. Et toi tu préfère croire quoi ? »
Célian semblait réfléchir à la question et cela arracha un petit sourire à Baptist.
« Tu sais que je serais toujours là pour toi Crapouille ? Si t'as besoin de parler, de manger une glace ou juste envie d'aller à la piscine, je t'emmenerais. J'ai pas encore de téléphone mais j'vais en acheter un et je te donnerais mon numéro. Tu me donnera aussi l'adresse de ta tutrice. » Baptist sentait bien que Célian semblait un peu réticent à parler de sa famille d'accueil mais l'homme voulait l'aider.

« Comment ça se passe avec ta tutrice ? Elle est gentille avec toi ?
- Ca peut aller. J'aimerais mieux que ça soit maman qui s'occupe de moi par contre. Mais ça va. C'est plus souvent son mari qui se fâche sur moi quand je fais quelque chose qu'il faut pas. »
Maintenant, il avait une seconde idée en tête, c'était de récupérer l'enfant. Après tout, il avait des droits en tant que parrain et il voulait la garde du garnement. Pour ça, son boulot était extrêmement important et il devait se faire de la thune, très vite.
« Il faudra que tu t'achètes un rasoir aussi
- Et pas qu'un rasoir. Faut aussi que je m'achète un nouveau téléphone et quelques jouets pour Kazan. Mais tu sais, c'est Nathan qui choisissait avant cela, moi je sais pas faire. J'aurais besoin de toi. Tu crois que ta tutrice serait d'accord pour qu'on passe la journée de samedi ensemble ?
- Normalement oui. Mais je lui demanderais pour être sûr. Là elle lit son livre donc je vais pas aller la déranger. Je pourrais te retrouver ici si tu veux. A dix heures… Comme ça, t’auras eu le temps de faire ton jogging juste avant. »
Et le meilleur moyen pour cela était avant tout de renouer contact avec le petit Célian. Il voulait tout savoir de lui, comment cela se passait avec ces tuteurs, ses matières préférés, s'il avait une amoureuse, s'il aimait toujours les glaces. Il comptait bien l'emmener faire des activités comme ils le faisaient lorsque Nathan était là et il lui proposa alors de se retrouver. Comme douter de ce petit bout de chou ? Comment penser qu'il cachait encore des choses, pour protéger son parrain ? Baptist en était incapable et il le croyait sur parole lorsqu'il disait que sa tutrice accepterait. Il était même tellement heureux de tout cela qu'il ne remarquait pas tous les mensonges.
« Tu veux que j'aille lui parler ? Elle sera peut-être plus rassurer de te laisser venir si elle me connait non ?
- Non, non, t'inquiète pas, ça ira. Je t'assure. »
Cela avait du sens mais il ne voulait pas non plus contrarié l'enfant, et il savait qu'il n'insisterait pas. Il enchaina d'ailleurs sur un sujet plus gai.
« 10 heures, ce sera parfait. Et je te réserve dores et déjà une surprise mais ne me demande pas laquelle je dirais rien. »
Il comptait l'emmener dans le parc d'attraction et lui payer une bonne crêpe avec plein de nutella ou une grosse barbe à papa. Il savait que cela lui ferait un trou dans son budget mais rien n'est trop beau pour son filleul.
« Une surprise? Allez s'il te plait... »
Il l'écouta ensuite le supplier de lui dire pour la surprise mais c'était peine perdue. Baptist aimait trop voir les yeux de Celian briller qu'il ne voulait rien lui dire et le voir sourire lorsqu'ils s'approcheraient du parc d'attraction. Et puis, si jamais il ne trouvait pas d'emploi d'ici là, s'il n'arrivait pas à gagner un peu d'argent, il ne voulait pas décevoir son filleul alors il se contenterait d'une glace et le merdeux serait quand même content et Baptist aussi.
« J'ai hâte d'être samedi. Ca m'a manqué de pouvoir m'amuser avec toi, comme avant. »
Alors qu'il se retourna en direction de la tutrice de Célian, il remarqua qu'elle venait de se lever et qu'elle semblait chercher le gamin des yeux.
« Tiens, je crois que c'est l'heure de rentrer pour toi »
Il lui fit un signe de la tête pour qu'il tourne le regard vers sa tutrice. Célian fit un calin à son parrain avant de rejoindre sa tutrice.

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart


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