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 Chapitre douze : Le début du bonheur

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Marion
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Chapitre douze : Le début du bonheur Empty
MessageSujet: Chapitre douze : Le début du bonheur   Chapitre douze : Le début du bonheur I_icon_minitimeMer 3 Juin - 20:51






Chapitre douze

Le début du bonheur

Baptist avait pris ses nouvelles fonctions comme détective très au sérieux. Tout d'abord parce qu'il avait un boulot et qui dit boulot, dit salaire. Autant dire, que pour cet homme, cela était à présent essentiel, ne serait-ce que pour pouvoir manger à sa faim. Il n'avait encore pas de quoi se payer une bagnole ou un appartement mais c'était un bon début. Et puis, il faudrait pour cela qu'il économise mais c'était largement au dessus de ses moyens. Et puis, malgré tout, ce boulot de détective avait des bons côtés. Il était relativement libre de ses mouvements, de ses horaires, l'important était de rendre les rapports ou les photos en temps et en heure et cette ponctualité qu'il avait en tant que médecin, il n'en avait rien perdu. Pas question de décevoir Evelyn Zimmer, sa patronne. Même si elle avait été assez généreuse en l'embauchant, en lui proposant même une avance, il savait qu'elle pouvait se montrer sans scrupules si il la décevait. Alors pendant plusieurs semaines qu'il avait entamé sa formation de détective privé, il était sérieux, perfectionniste, travaillant des fois plus qu'il ne devrait. Mais c'était fait avec le coeur et il commençait même à apprécier cette nouvelle orientation professionnelle. Il commençait à avoir plusieurs contacts et il s'était mis dans la tête de se servir de ce réseau pour obtenir des renseignements personnels. Ce samedi matin, il était allé au bureau pour passer quelques coups de téléphone à Londres. C'était un contact qu'Evelyn lui avait donné. Il se permit alors de le joindre, de lui mentir un peu pour obtenir son aide. Lorsqu'il raccrocha Baptist était content. L'homme allait se renseigner sur Maddie et sur Nathan. Il lui avait promis une réponse avant la fin du week-end et Levingston était plutôt confiant. Et c'est avec beaucoup d'impatience qu'il avait attaqué son samedi.

Baptist ne ressemblait pas du tout au jeune homme bien habillé, bien pomponné, à cette image qu'il donnait à sa patronne, à ses clients, à ses contacts. Le week-end, il se laissait un peu allé surtout lorsqu'il n'avait pas rendez vous avec Célian. Aujourd'hui, il portait un survêtement qui devait avoir plusieurs années, ainsi qu'un sweat dans le même état. Ils n'étaient pas déchiré, ni sale mais on sentait bien que les fringues ne dataient pas d'hier. Il avait rajouté une bonnet et des lunettes de soleil, même si on était toujours en plein hiver. Marchant sans but dans les rues de Tramore, il se demandait bien quoi faire aujourd'hui. Il devrait faire quelques courses mais cela pouvait attendre et d'autant plus lorsqu'il passa devant le stade de football de la ville. Ce n'était pas le sport le plus populaire en Irlande mais il y avait quelques structures pour accueillir les jeunes et justement, les gamins qui couraient sur le terrain ne devaient pas avoir plus de onze ans. Il se décida à s'arrêter quelques instants pour les regarder. L'animal ne pouvant pas pénétrer dans l'enceinte, Baptist fit quelques recommandations à son chien avant de s'installer sur un banc, un peu en hauteur. Il ne distinguait pas les visages des enfants mais pouvait voir le jeu se dérouler. Il ne fallu pas longtemps pour voir que le numéro 8 rouge sortait du lot. Il avait une technique assez impressionnante et un sens du collectif. Il semblait déterminé et courait de partout, se donnant à 100%. Absorbé par le match, il ne fit pas attention à l'heure qui défilait et un sourire se dessina presque sur ses lèvres lorsque le coup de sifflet final retentit et que l'équipe des rouges avait remporté la victoire.

Il se leva à son tour pour se diriger vers la buvette et commanda une bière. C'était un petit extra pour lui mais malgré son manque d'argent, il ne se privait pas de tout et aujourd'hui, il avait envie de se faire plaisir. Sa bouteille dans la main, il se rapprocha du terrain pour regarder le début du match suivant qui opposait des plus grands. Il ne fit même pas attention aux enfants de l'équipe d'avant qui passaient dans son dos avec leur sac pour aller chercher leur goûter.

Cela lui faisait penser à Nathan. Nathan avait toujours été un petit garçon actif. Il avait marché très rapidement, parler presque aussi rapidement et il avait toujours été très joueur dès son plus jeune âge. Et il riait de tout notamment lorsqu'il était avec son père. Lorsqu'il était bébé, il riait aux éclats dès que Baptist lui faisait la petite bête ou qu'il lui faisait des bisous baveux dans le cou. Aucun doute pour le père de famille, son fils serait un bon vivant et il ne cessait de le gâter de voitures, de camions de pompiers, de livres. Mais le plus beau cadeau, celui que l'enfant n'avait pas quitter pendant deux jours, c'était son petit ballon. De suite, il s'était mis à taper dedans avec les pieds plutôt que le prendre dans les mains. C'est alors naturellement que Baptist avait commencé à lui apprendre le football. D'abord dans le jardin de la maison, après au Lismore avec Célian et enfin dans un club avec un vrai entraîneur et des coéquipiers. Il se souvenait du sourire fier de son fils lorsqu'il avait joué son premier match lorsqu'il avait à peine cinq et cette joie lorsqu'il avait marqué son premier but. Petit, Baptist n'avait eu la chance de faire que des sports individuels. Il avait compris par la suite que c'était parce que ses parents ne voulaient pas le sociabiliser. Et bien, lui, il avait fait l'inverse avec son fils. Pas question de lui apprendre le tennis, le golf ou l'escrime. Le football et le basket étaient tellement plus enrichissant pour un jeune garçon. L'esprit de solidarité était important pour le père de famille. Et vu comment il avait vu évoluer son fils par la suite, il était content de ses choix.

Cela lui faisait tout drôle de revenir dans un stade et de voir des enfants pratiquer ce sport avec autant d'énergie que pouvait le faire Nathan. Il venait tout juste d'acheter sa bière et de se rassoir un banc, plus proche du terrain qu'il sentit un frottement près de ses jambes. Il n'eut pas besoin de baisser les yeux pour comprendre que c'était Kazan et il n'avait pas le coeur de le réprimander. Lui aussi était là pour encourager Nathan des années auparavant. Comme ce jour où le garçon avait insisté pour faire une crête bleue à Kazan. Le pauvre avait été tout déboussoler mais il avait aussi été une véritable star. A ce souvenir, il ne pu s'empêcher de sourire avant de reporter son attention sur le match. Il ne savait même pas qu'il était au centre des commentaires des footballeurs en herbe.
« Nate, tu vas où ? »
Pourtant, c'est en entendant prononcer le surnom de son fils qu'il se stoppa dans sa contemplation. Pourtant, il ne bougea pas la tête. Il avait peur. Peur d'être déçu, peur de trop s'attendre à voir son fils et à finalement voir un garçonnet bruns avec les yeux verts et des lunettes qui n'aurait rien à voir avec son fils.
« Il est super votre chien. »
Pourtant, lorsque l'enfant s'adressa à lui, il ne pouvait plus l'ignorer et il tourna alors son regard vers l'enfant. Nate. Il resta là, plusieurs instants, immobile, incapable de dire un mot, de faire le moindre mouvement. Malgré trois années de plus, l'enfant n'avait pas changé que ce soit physiquement ou au niveau du caractère. Maintenant qu'il y pensait, il en était sûr, le numéro 8 rouge était bien lui, Nathan, son fils. Il resta plusieurs secondes sans rien oser faire, comme s'il avait peur que ce soit un rêve. Lentement, il retira ses lunettes de soleil pour mieux voir le gamin et ses yeux se mirent à briller.

Baptist n'en revenait pas de se retrouver face à son fils. Cela faisait trois années qu'il attendait ce moment et là, il était comme un con, incapable de dire un mot, incapable de faire un geste. Nathan l'avait regardé dans les yeux, il s'était même senti gêné par le regard de l'adulte mais il ne l'avait pas reconnu. Pour Baptist, c'était assez difficile à encaisser. Il ne lui en voulait pas, après tout, trois années, c'est long et surtout que l'homme avait une barbe de quelques jours qui le rendait méconnaissable. Et cela le bloquait dans sa façon d'aborder le petit garçon. Lui dire "Hey, tu reconnais pas ton vieux père", ça le faisait un peu moyen et il ne voulait pas le mettre mal à l'aise en lui montrant qu'il ne l'avait pas reconnu. Nate n'avait pas changé par contre. Il était toujours le petit leader de son groupe d'amis, le gamin insouciant et sociable qu'il était depuis son plus jeune âge. Par contre, il n'était pas méfiant pour un sou, en venant parler à un inconnu avec un chien. Aucun doute que cela aurait rendu Maddie folle de rage tandis que pour Baptist, cela l'inquiétait toujours un peu mais il savait aussi que son fils n'était pas naïf, il se fiait simplement à son instinct et c'était certainement parce que le chien était un berger allemand qu'il était venu à sa rencontre. Pendant que le garçon le caressait, Kazan n'avait pas bronché et il avait accepté avec joie un peu de crêpes. Pourtant, il n'avait pas fait la fête à Nate comme il avait pu le faire avec Célian. Est ce qu'il en voulait au garçon d'avoir laissé sa mère l'abandonner au bord de la route ? Peut-être, après tout, on dit bien qu'un chien c'est intelligent.

« Désolé, je devrais peut-être vous laisser... »
Il était toujours immobile en train de regarder le petit garçon qui s'excusait de l'avoir déranger et il ne pu s'empêcher d'avoir un sourire. Il murmura dans sa barbe, ce que l'enfant ne pouvait pas entendre.
« Ne t'excuse pas fiston. »
Les mots restaient dans sa gorge toujours aussi nouée et il le regarda s'éloigner. Mais il s'en voulait, il ne pouvait pas le laisser partir. Cela faisait trois ans qu'il attendait ce moment, cela fait deux mois qu'il ne vivait plus que pour ça et qu'il avait même entamer des recherches. Au même moment, son téléphone se mit à sonner mais il n'y accorda pas la moindre importance. C'était son informateur qui lui annonçait que Maddie et Nathan n'étaient plus à Londres mais étaient reparti en Irlande. Trop tard, Baptist était déjà au courant. Il entendit alors des voix s'adresser à Nathan.
« Tu viens?
- J'arrive. »
Lorsque son fils revient pour parler au chien, l'homme ne pouvait pas laisser partir sa progéniture sans lui annoncer qui il était. Il retira son bonnet.
« Je dois y aller. Si tu reviens une prochaine fois, je te donnerais encore ma part de crêpes si tu veux.
- Kazan, il s'appelle Kazan »
Il espérait alors que le petit comprendrait le message subliminal de ses paroles ou au moins, il aura tenté une première approche. Baptist délaissa complètement le match pour faire quelques pas en direction de son garçon. Kazan, c'était Nathan qui avait choisi ce nom peu commun pour le chien. Aucun doute qu'après le ballon de foot, cela avait été le plus beau cadeau pour le petit garçon qui adorait s'amuser avec l'animal et l'animal le lui rendait bien. Docile, joueur mais aussi protecteur, Kazan avait de suite compris qui était le maître et il n'acceptait que les promenades de Nathan, il pouvait se mettre à grogner et à montrer les dents si quelqu'un l'embêtait et l'enfant lui avait même appris à faire quelques tours. Certains simples comme donner la patte, faire le beau, s'assoir mais aussi des plus compliqué comme faire un roulé-boulé, arrêter les ballons dans la cage de foot ou encore sauter entre un cerceau. Un vrai animal de foire mais qu'est ce qu'ils pouvaient rigoler et cela avait contribuer à rendre le gamin populaire dans sa classe. Il ne cessait de raconter dans des rédactions les exploits de son chien. C'était même peut-être les seuls devoirs où il avait eut une note convenable. Cela n'arrangeait pas l'humeur de Maddie par rapport aux résultats scolaires de l'enfant mais Baptist lui disait toujours qu'au moins, c'était toujours ça de pris.

Baptist s'était appliqué, en tant que père, à faire tous l'inverse de ce que ses propres parents avaient fait pendant son enfance. Il était présent pour son fils, il écoutait ses envies, il le poussait dans ses rêves, il l'encourageait à aller vers les autres et à s'affirmer. Pourtant, il avait quand même gardé quelques chose de ces géniteurs. Dès la naissance de Nathan, les deux adultes avaient pris l'habitude de toujours faire front devant leur fils. ainsi, jamais Nate n'avait vu Baptist et Maddie se disputer ou se contre-dire. Ils faisaient front devant leur enfant et selon Levingston, c'était primordial pour que le gone n'ait pas le dessus sur les parents. Cela avait marché pendant les sept premières années de sa vie. Même si Nathan passait beaucoup plus de temps avec son père, il obéissait à sa mère, il l'écoutait, il lui rendait même quelques services. Ce n'était peut-être pas fait de bon coeur mais il savait aussi qu'en acceptant de faire des efforts, il avait un sourire de la part de son paternel et ça restait le plus important pour le merdeux. Evidemment, lorsque Nate était couché et que Maddie et Baptist avaient une vraie discussion, cela n'était pas toujours rose et ils n'étaient pas toujours d'accord sur la façon d'agir, sur les punitions ou sur les autorisations de sortie. En général, Baptist arrivait à avoir le dernier mot. Il n'élevait jamais la voix mais avait déjà un certain charisme et sa femme cédait souvent devant ces arguments.

Evidemment, l'adulte ignorait que l'attitude de Nathan avait totalement changée vis à vis de Maddie et aucun doute que cela n'allait pas lui plaire. Cela lui avait toujours fait de la peine que son fils ne s'entendent pas bien avec sa mère mais il n'y pouvait rien. C'était aussi un peu de la faute de Maddie, elle qui privilégiait souvent son boulot aux passions de son enfant. Pour Baptist était souvent incapable de gronder ou de punir Nate. En général, ils avaient une discussions entre hommes comme il se plaisait à dire et Nathan savait qu'il avait fait une bêtise, il le voyait dans le regard de son père. Pourtant, il faudrait certainement plus qu'un simple regard pour lui faire comprendre tout le mal qu'il avait fait à Maddie pendant trois ans et pour le faire changer. Mais pour l'instant, cela n'avait pas d'importance. Il voulait juste serrer son fils dans ses bras.
« Est ce que je peux essayer quelque chose? »
Il le regarda alors faire marche arrière et Baptist se contenta de hocher la tête lorsqu'il lui demanda s'il pouvait essayer quelque chose. Le ballon devant le nez, Kazan semblait hésité, pas très à l'aise d'être au centre de l'attention de tout le monde et il regarda Baptist comme s'il attendait un signe. Levingston était tellement heureux de voir le sourire de son fils lorsque Kazan poussa le ballon dans la direction de l'enfant. Il savait. Nate savait qu'il venait de retrouver son chien. Et il s'agenouilla pour féliciter le chien.
« T'es resté un champion. Bravo. »
Baptist en profita pour s'agenouiller avec lui. Il avait envie de passer une main dans les cheveux de Nathan, de l’ébouriffer juste pour l'embêter comme avant mais il en était encore incapable.
« Comment vous avez su comment il s'appelait? »
Lorsqu'il lui demanda comment il le savait, il toucha l'oreille de Kazan.
« Tu ne te souviens certainement plus parce que tu étais trop petit à l'époque mais il s'est fait mordre par un chien et il a perdu un bout de son oreille. Même sans son collier, je l'aurais reconnu entre milles »
Et s'il lui expliquait encore comment il l'avait retrouvé, par hasard en provoquant un accident de la route, Nathan n'en reviendrait certainement pas. C'était assez incroyable comme histoire mais c'était juste vrai.
« Trois ans sans le voir, c'était long. Mais trois ans, sans toi, c'était encore pire que l'enfer. »
Et voilà, c'était dit et Nate ne pouvait pas ne pas comprendre. Il espérait juste que son fils lui en voudrait pas d'avoir été en prison, qu'il serait aussi heureux que lui de le retrouver. Et ça, ça l'angoissait vraiment. Après tout, il ne savait pas exactement ce que sa mère lui avait dit, ce que ses grands-parents lui avaient mis dans la tête. Nathan n'était pas aussi naïf et crédule que Baptist à son âge mais il savait aussi que ces bourges de parents étaient capable de beaucoup pour garder leur petit-fils vers eux et renier ainsi, encore plus leur propre fils.
« Toi aussi, tu m'as manqué. J'ai pas arrêté de penser à toi. »

Baptist n'a jamais été quelqu'un de très tactile, bien au contraire, il était le plus souvent méfiant et relativement solitaire. La faute à ses parents. Souvent occuper à travailler ou pas très disponible pour s'occuper de leur fils, Baptist n'a jamais connu le plaisir d'être dans les bras de l'un ou l'autre. Son père ne l'a jamais félicité pour une bonne note ou une bonne attitude, il ne lui a jamais ébouriffé les cheveux ou chatouiller juste pour l'embêter, il ne l'a jamais porté sur ses épaules ou encourager lorsqu'il faisait un sport. Et concernant sa mère, cela n'était pas mieux. Elle ne prenait jamais le temps de lui lire une histoire, de le prendre dans ses bras lorsqu'il était triste ou de lui dire "je t'aime". C'était certainement à cause de cela que l'enfant avait longtemps été méfiant et qu'il avait fallu sa correspondance avec Eléa pour comprendre que ce n'était pas ainsi qu'agissait les autres parents. Aujourd'hui, il avait changé. Avec Eléa déjà. Il aimait la prendre dans ses bras, lui caresser les cheveux ou lui dire qu'il tenait à elle. C'était vraisemblablement la seule femme avec qui il faisait tant d'efforts sans que celui-ci lui coûte. Avec Maddie, c'était plus compliqué et ils étaient toujours très distants l'un envers l'autre, faisant bonne figure devant les parents, devant les amis mais c'était très différent avec Eléa. Et avec son fils aussi. Les premiers jours, il avait eu peur de prendre son enfant dans ses bras, de lui donner son biberon ou de le changer. Lorsque Nathan pleurait, Baptist avait tendance à sortir rapidement, comme s'il avait peur de s'attacher à ce petit-être, peur de reproduire les erreurs de ses parents. Et qui avait encore été là pour le rassurer, lui donner confiance ? Eléa bien évidemment. Depuis, il prenait bien soin d'agir à l'inverse de ses parents.

Pourtant, là, il marquait un temps d'arrêt devant son fils. il voulait tellement le prendre dans ses bras, le serrer fort et lui dire qu'il l'aimait mais c'était comme s'il était mal à l'aise, comme s'il avait peur qu'il le rejette. Et ce fut Nathan qui prit les devant et qui se jeta sur son paternel. Baptist du se retenir pour ne pas tomber sous le poids de son fils et il passa ses mains dans son dos pour le serrer très fort contre lui. Cette fois, il ne pu pas retenir ses larmes qui coulèrent en silence sur ses joues. Il était tellement heureux, ce moment là, il l'avait imaginé tant de fois mais il n'aurait pas pensé que ce soit aussi fort, aussi émouvant. Il écouta alors son fils s'excuser et il se recula légèrement. Son fils était devant lui, leurs visages à quelques centimètres et Baptist posa l'une de ses mains sur la joue de son enfant.
« Je voulais rester avec toi, mais elle a pas voulu. J'avais pas envie d'aller à Londres, et je voulais pas non plus qu'elle laisse Kazan. Mais j'ai rien pu faire, je suis désolé.
- Ne t'excuse pas, tu n'as pas à être désolé, tu n'y est pour rien. Tu n'avais que sept ans, qu'est ce que tu pouvais faire ? Ce serait plutôt à moi de m'excuser. Je t'ai abandonné, toi et ta maman.
- C'est pas toi qui nous a abandonné. Toi tu pouvais rien faire... Même si tu étais en prison, elle n'avait pas le droit de partir. Et ça, je lui ai toujours dit.»
Il ne pensait pas que le fait d'aborder Maddie n'allait pas plaire à l'enfant mais il était tellement dans tous ses états qu'il ne parvenait pas à réfléchir. L'important pour lui était qu'il était face à Nathan et que c'était le plus beau jour de sa vie après le jour de la naissance du petit. Baptist avait toujours eu un peu de mal avec le franc parler de Nathan, comme il avait mis plusieurs années avant de s'habituer à celui d'Eléa. Il faut dire que ni Levingston, ni sa femme avaient beaucoup de franchise et l'un comme l'autre avait toujours tendance à arrondir les angles, à garder leurs sentiments et leur avis pour eux. Ils cherchaient toujours à discuter avant de dire non, cherchaient toujours la meilleure solution pour que tout le monde soit content. Peut-être à cause de leur éducation où ils avaient juste le droit de se taire et d'obéir. C'était aussi certainement pour cela que le père de famille avait du mal à élever la voix que ce soit contre sa femme, son fils, ses amis ou ses parents. Avec eux, c'était même encore différent. Cela faisait trois années qu'il ne leur avait pas parler et même lorsqu'ils lui avaient annoncé qu'ils le reniaient, il avait senti la colère monter en lui et pourtant, il n'avait pas réussi à les envoyer chier. Avec eux, il restait le petit gamin terrifié par leur simple présence. Alors qu'avec son fils, cela a toujours été très différent. Nathan a toujours su ce qu'il voulait et Baptist l'a toujours encouragé dans ses rêves, comme celui de devenir un footballeur professionnel. Malgré son fort caractère, il n'a jamais réussi à s'emporter contre son père ou simplement le défier. Peut-être simplement parce que le gamin avait peur d'une chose, c'est que cette complicité disparaisse entre eux, ou cette peur de décevoir son père. En même temps, même s'il ne se l'avouait pas, Baptist avait aussi cette peur surtout en sachant le secret qu'il lui cachait depuis dix ans maintenant.

En tout cas, aujourd'hui, pour ces retrouvailles, les deux garçons avaient semble-t-il besoin de s'excuser, d'être certain que l'autre ne lui en voulait pas. Baptist avait besoin d'évoquer cette période avec son fils, pour savoir comme il l'avait vécu, comment cela s'était passé pour lui pendant trois années, quelle était sa relation avec sa mère. Mais il ne voulait pas non plus brusquer le gamin, aller trop vite. Baptist avait besoin de passer un peu de temps avec lui avant de le harceler de questions. Et puis, il ne pouvait pas non plus lui dire qu'il avait eu le choix pour la prison, qu'il aurait pu refuser d'y aller et dénoncer Conroy, de se battre pour ça mais il avait préféré se dénoncer, garder cela pour lui pour protéger son fils.
« Bon, on va pas perdre notre temps à parler du passé, hein ? Qu'est ce que t'en pense ?
- Je pense que t'as raison... J'ai pas envie de parler d'elle non plus.»
Le présent et le futur était tellement plus important pour l'instant. Et d'ailleurs, quoi de mieux que de parler du match comme ils le faisaient avant.

Les autres enfants semblaient regarder la scène avec curiosité et semblaient même hésité à prévenir un adulte. Après tout, Nathan, dans les bras d'un inconnu, cela pouvait être inquiétant surtout qu'il n'avait pas entendu la conversation ni même vu les larmes des deux Levingston. Mais pour le père et le fils, rien n'avait d'importance, c'était comme s'ils étaient seul sur terre.
« « T'as assisté à tout le match? Tu as vu, on a gagné... »
- Oui j'ai vu le match et votre belle victoire. T'as vraiment fait un bon match, t'as beaucoup progressé en trois ans. Mais j'ai aussi vu que t'avais encore des progrès à faire devant la cage.
- Je sais, j'aurais pu faire mieux... J'ai manqué deux occasions de marquer, une parce que j'aurais voulu marquer le but d'égalisation moi-même et j'aurais dû passer le ballon à Ethan qui était démarqué, lui il aurait peut-être réussi, et l'autre parce que j'ai laissé le gardien anticiper... Il a vu que je voulais tirer à droite... J'aurais dû changer mon coup de pied au dernier moment... Là j'aurais marqué. Mais c'est bien quand même, je sais où je me suis trompé, et j'essayerais de mieux faire la prochaine fois.»
Baptist félicitait toujours son fils après ses matches et il l'encourageait mais il avait appris à ne pas le mettre sur un piedestal, à lui rappeler qu'il fallait toujours travailler pour atteindre son rêve de devenir un footballeur professionnel. Et aujourd'hui, cela ne changerait pas.
« C'est bien mon fils »
Il lui tapota amicalement sur la tête et lui adressa un sourire rempli de fierté.
« L'important, ce n'est pas de faire des erreurs mais c'est de savoir les reconnaitre. »
Une phrase que Baptist lui avait souvent répété et pas seulement dans le cadre du football. Mais bon, c'est toujours plus facile à dire qu'à faire.
« Je serais là pour ton prochain match et je suis sur que tu sera encore plus efficace qu'aujourd'hui.
- On va le gagner aussi ce match. Je penserais à tout ce que tu m'as appris pour réussir. »
Les amis de Nathan se rapprochèrent d'eux et l'un d'entre eux s'adressa à Nathan. Baptist tourna le regard vers les amis de son fils. Apparemment, il était bien intégré dans sa nouvelle équipe et il se demandait depuis combien de temps, il était revenu en Irlande, s'il l'avait chercher, s'il était allé à la prison.
« Nathan, ca va? Tu viens, on se retrouve chez Julian, sa mère est d'accord... Il faut pas qu'on traine, elle nous attends dans deux minutes...
- T'allais partir avec tes copains ? Tu veux peut-être que je te laisse ?
- Vous pouvez y aller, moi je reste ici... Je préfère rester avec mon père... »
- Ton père? Désolé. Bon, si ça va, alors on te laisse... »
Il écouta alors son garçon leur répondre et il espérait bientôt devenir le premier papa supporter de l'équipe, celui qui est présent à tous les matches, à tous les entrainements, celui qui félicite son fils mais aussi les autres, celui qui offre des bonbons à l'équipe lors de victoires importantes. Le football était une passion qu'il partageait avec Nathan et qui lui avait bien manqué.
« Je crois qu'ils sont surpris... Ils s'attendaient pas à faire ta connaissance aussi vite... Tu sais que l'un d'eux t'as pris pour un recruteur...? »
- Avoue que t'aurais adoré que je sois un recruteur hein ?
- J'aurais adoré, c'est clair. Mais entre choisir à retrouver mon père ou avoir un recruteur, je préférais nettement retrouver mon père. Toi tu es mieux qu'un recruteur. Je serais plus tout le temps obligé de rester avec Maddie maintenant... Je vais pouvoir venir chez toi aussi... On pourra faire des choses entre hommes, comme avant... J'ai trop envie de ça.»
Les deux Levingston commencèrent à marcher en direction de la sortie du stade et Baptist proposa alors une sortie à son fils.
« Je peux t'emmener manger une gaufre pour fêter ta victoire.
- J'adorerais aller manger une gaufre, oui. Mes copains, je les vois tout le temps, je peux me passer d'eux. Mais de toi non... En plus de fêter ma victoire au foot, on peux aussi fêter nos retrouvailles...»
Baptist ne voulait pas obligé son fils à venir avec lui s'il avait envie d'aller avec ses amis ou s'il devait rentrer chez lui. Il ne voulait rien lui imposer mais à voir le sourire du gamin, il se doutait bien de sa réponse.
« J'avais peur de pas te retrouver. Tu savais que j'étais ici?
- Non, c'est le hasard, totalement le hasard. J'avais même appeler quelqu'un pour qu'il te retrouve à Londres. Je profite des avantages que me donne mon nouveau boulot
- T'avais engagé un agent secret ? C'est quoi ton nouveau boulot ? T'es un espion ?
- Je suis détective privé
- C'est trop bien, les autres ils vont jamais vouloir me croire. »

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart


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